3.119 postes de fonctionnaires supprimés en 2026? La drôle d'astuce de Sébastien Lecornu qui comptabilise pour l'essentiel des salariés de droit privé

Sébastien Lecornu est-il allé un peu vite en annonçant la suppression de 3.119 postes de fonctionnaires dans le budget 2026 afin de faire des économies?
On peut le croire. Si un tiers de ces suppressions vient bien des opérateurs de l'Etat, le reste des coupes provient des caisses de sécurité sociale. Or, ceux qui y travaillent ne sont pas des agents publics mais des salariés de droit privé.
Ces salariés sont donc régis par le droit privé mais ils travaillent bien pour des organismes à mission de service public. Reste qu'il s'agit d'une présentation très inhabituelle des choses: selon le site spécialisé Acteurs Publics, c'est François Bayrou qui a eu l'idée de cette méthodologie, et Sébastien Lecornu l'aurait reprise à son compte.
Plus de postes créés depuis 2017
Si on prend en compte ce périmètre plus large pour la fonction publique, le solde de fonctionnaires sera bien négatif l'an prochain, avec 3.119 suppressions de postes en 2026.
Mais si on s'en tient aux fonctionnaires au statut, le solde sera positif avec 6.724 postes supplémentaires l'année prochaine.
C'est au niveau des ministères que les créations de postes sont les plus importantes comme à l'Education nationale: +5.277, à l'Intérieur et à la Justice aussi.
Du côté des opérateurs de l'Etat, on comptabilise dans le PLF 1.700 suppressions de postes mais ce n'est pas assez pour inverser la tendance globale.
Pour rappel, en 2017, Emmanuel Macron avait annoncé la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires sur la durée du quinquennat. Un objectif qui n’a pas été atteint et une promesse sur laquelle il était d'ailleurs revenu.
Dans les faits, les effectifs de la fonction publique ont augmenté sur la période. Le nombre total est passé de 5,66 millions fin 2017 à environ 5,80 millions fin 2023, soit environ 140-150 000 agents, selon les données du gouvernement.