Face à une augmentation des ventes, pénurie de cartouches d'insuline de Novo Nordisk au moins jusqu'à la fin de l'année

Les autorités sanitaires françaises ont signalé ce mardi 12 août des tensions d'approvisionnement en Europe pour deux cartouches d'insuline pré-remplies du laboratoire danois Novo Nordisk, utilisées par plusieurs milliers de patients diabétiques en France.

Des milliers de patients diabétiques subissent à nouveau des pénuries de leur traitement en France. Dans un communiqué paru ce mardi 12 août, l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a signalé des tensions d'approvisionnement en Europe pour deux cartouches d'insuline pré-remplies du laboratoire danois Novo Nordisk.

Les tensions concernent les cartouches Fiasp PumpCart et NovoRapid PumpCart au dosage de 100 unités/mL, qui sont "spécifiquement compatibles avec la pompe à insuline mylife YpsoPump du fabricant Ypsomed", précise l'ANSM. D'après son tableau de bord des pénuries, les premières alertes remontent à début juillet.

Les problèmes d'approvisionnement sont liés à "une augmentation des ventes de cartouches d'insuline, conjuguée à une capacité limitée de production du laboratoire, qui ne permet pas temporairement de répondre à la demande", détaille l'ANSM.

Selon le laboratoire Novo Nordisk, des tensions sont à prévoir jusqu'à la fin de l'année 2025 pour ces solutions injectables utilisées pour traiter le diabète chez les adultes, les adolescents et les enfants, indique l'ANSM.

L'agence européenne des médicaments avait déjà sonné l'urgence en mai

Afin de réserver les stocks aux patients déjà traités, Novo Nordisk a demandé aux prescripteurs de ne pas débuter de nouveaux traitements avec Fiasp ou NovoRapid PumpCart jusqu'à la fin des difficultés d'approvisionnement des cartouches.

L'ANSM demande pour sa part aux médecins "d'arrêter les initiations de traitement avec la pompe YpsoPump tant que la situation persiste" et d'adapter la prescription avec "des flacons d'insuline rapide ou ultra-rapide" pour remplir le réservoir des pompes.

Il n'empêche qu'en mai, l'agence européenne des médicaments (EMA) avait déjà tiré la sonette d'alarme. "Tous les États membres où le produit est commercialisé sont actuellement touchés ou risquent d'être touchés par les pénuries intermittentes" de Fiasp PumpCart et NovoRapid, avait-elle alerté, citant l'Autriche, la Belgique, la Tchéquie, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, l'Espagne et la Suède.

Pas d'inquiétudes (pour l'instant) pour les risques de pénurie cet hiver

Ce risque de pénurie signalé par l'ANSM ce mardi s'ajoute à l'aggravation des tensions d'approvisionnements en psychotropes. La semaine dernière, l'agence a en effet indiqué que la quétiapine, prescrite aux patients souffrant de schizophrénie, de troubles bipolaires ou encore de dépression, ne serait disponible qu'en quantité réduite au moins jusqu'à la rentrée, en raison d'un retard de production. Ce médicament fait l'objet de pénuries depuis près d'un an.

Néanmoins, début août, l'ANSM partageait aussi des observations rassurantes, dans le cadre du plan hivernal actuellement en préparation afin de prévenir les risques de pénurie en pleine saison de circulation des virus hivernaux, responsables de la grippe, de la bronchiolite ou encore du Covid-19. "À date, la disponibilité des médicaments est assurée", a-t-elle indiqué dans un communiqué diffusé le 1er août.

Caroline Robin avec AFP