En 2020, un ménage sur quatre a vu son patrimoine augmenter de 10.500 euros en moyenne

Les livrets A et les comptes courants des plus aisés ont vu leurs soldes progresser de façon très substantielle en 2020. - DENIS CHARLET / AFP
Faute de pouvoir dépenser totalement à leur guise, les ménages ont moins consommé en 2020. Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee, leurs dépenses de consommation ont baissé de 13%. Mais cette moyenne cache de fortes disparités. Pour les évaluer, l’institut statistique a eu accès à tous les comptes -rendus anonymes- des clients du Crédit Mutuel (Alliance Fédérale) qui regroupe plusieurs banques comme la caisse fédérale du Crédit Mutuel, le CIC ou Monabanq.
Premier constat, les Français les plus aisés ont réduit bien davantage leurs dépenses que les plus modestes. Les 10% des ménages qui gagnent le moins bien leur vie – moins de 11987 euros par an– ont à peine réduit leurs dépenses (-3%).
A l’autre bout du spectre, les 10% des ménages les mieux lotis (revenu annuel disponible supérieur à 86 615 euros) la chute a été impressionnante: 22% de dépenses en moins par rapport à 2019. Quasiment plus de voyages au long cours, de week-end à Venise ou Berlin, peu de possibilités, durant l’année, d’aller au restaurant, au théâtre ou en thalassothérapie. Une bonne partie de leur budget loisirs n’a pas été dépensée.
10.500 € d'épargne en plus pour les 25% les plus aisés
Dans le même temps, les Français qui gagnent le mieux leur vie, sont aussi ceux dont les revenus ont le moins baissé. Peu ou pas de période de chômage partiel pour les cadres, aucune baisse de pension et pas plus de risques de loyers impayés, pour les propriétaires bailleurs retraités (hormis pour ceux qui ont misé sur des baux commerciaux). Les plus de 60 ans sont d’ailleurs ceux qui ont pu le plus mettre d’argent de côté. Plus prudents que leurs cadets, car potentiellement plus à risque de développer une forme grave du Covid, ils font partie des ménages qui ont eu le plus tendance à réduire leurs dépenses, y compris cet été.
Comme l’a noté la Banque de France avant l’Insee, 2020 aura ainsi été une année plus que favorable à l’épargne. Au total, l’Insee estime à 8% la hausse l’an passé du patrimoine financier brut détenu par les ménages. Hausse d’autant plus impressionnante qu’elle fait suite celle de 2019, déjà très substantielle (+6%) en 2019. Mais là encore, tous les ménages n’ont pas été logés à la même enseigne.
Les 25% des ménages les plus modestes ont vu leur patrimoine augmenter de près de 220 euros (+32%) en moyenne. Alors que le patrimoine du quart des Français plus aisés a progressé de 10 500 euros (+6%). La valeur totale du patrimoine financier de ces 7 millions et demi de ménages a ainsi augmenté de près de 80 milliards d’euros.
