Pour la rentrée du 26 avril, des collectivités équipent leurs écoles de capteurs de CO2

Des écoliers portent un masque de protection en classe dans une école primaire de Dortmund, le 22 février 2021 en Allemagne - Ina FASSBENDER © 2019 AFP
Dans une pétition commune, les syndicats de l’éducation nationale listent leurs exigences pour la réouverture des établissements scolaires. Parmi les revendications: l'installation de capteurs de CO2 dans les locaux. Ce gaz est notamment produit quand nous expirons. Le contrôle du taux de CO2 fournirait donc un bon indicateur du renouvellement suffisant ou non de l’air.
Pour les syndicats, le temps presse car le gouvernement a maintenu son calendrier. Après trois semaines de fermeture, les crèches et les écoles primaires rouvriront le 26 avril tandis que les collèges et lycées attendront le 3 mai.
Des expérimentations à l'échelon local
Le protocole sanitaire émis par le ministère de l'Éducation nationale en préconise l'usage dans les lieux de restauration scolaire, mais pas dans les salles de classes.
A défaut de consignes nationales concernant les capteurs de CO2, les initiatives locales se multiplient. La ville de Paris en a commandé pour équiper 125 écoles et collèges publics (sur 763) d'ici à la mi-mai auprès de plusieurs entreprises, dont Pyrescom et NanoSense. Et toutes les cantines des lycées franciliens en sont déjà dotées.
Difficile de savoir combien de capteurs ont été commandés à l'échelle nationale. Cédric Calmon, de l’entreprise Pyrescom, estime auprès du Journal du Dimanche que 5 à 10% des établissements scolaires du pays disposent aujourd’hui d’au moins un capteur.
Lille, Brest, Biarritz, Aix-les-Bains et Issy-les-Moulineaux en ont également acquis pour les cantines de leurs écoles primaires, et les départements du Puy-de-Dôme, de l'Eure-et-Loir et de l'Yonne ont fait de même pour leurs collèges.
"C’est uniquement grâce à des initiatives individuelles ou de collectivités territoriales que des capteurs de CO2 sont installés dans certaines classes. L’Éducation nationale en est donc réduite à compter sur la débrouille de ses usagers", déplorait le syndicat SNUipp le 24 février.*
Ces capteurs pourraient également être installés dans les restaurants pour faciliter la réouverture. Certains vont encore plus loin et plaident pour l'installation de purificateurs d'air pour les pièces où l'aération est difficile, à l'image de Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a débloqué 10 millions d'euros en octobre dernier pour équiper toutes les écoles et lycées de son territoire. Ces appareils sont déjà utilisés dans certains établissements en Allemagne.