Dans quels aéroports français a-t-on le plus de risque de partir en retard?

Roissy-Charles de Gaulle est l'aéroport le moins ponctuel de France. Un vol sur quatre y subit soit un retard de plus de quinze minutes soit une annulation, selon le spécialiste des droits des passagers aériens, AirHelp.

Depuis le début de l’année, chaque jour en France, plus de 300 vols, en moyenne, ne partent pas à l’heure prévue ou sont annulés. Mais d’importants écarts en matière de ponctualité ou d’annulation existent d’un aéroport à l’autre, selon AirHelp.

Dans sa dernière enquête, le spécialiste des droits des passagers aériens a recensé le nombre de vols perturbés dans neuf des plus grands aéroports de l’Hexagone. Résultat, Roissy-Charles de Gaulle est considéré comme le moins ponctuel avec un vol sur quatre (24%) affecté soit par un retard dépassant quinze minutes (25.600 vols sur 108.400), soit, plus grave, par une annulation (730 vols). Bien sûr, la mauvaise place de l’aéroport CDG peut en en partie s’expliquer par sa taille. Plus un aéroport est grand, plus il est difficile à coordonner.

Paris-Beauvais, aéroport le plus ponctuel 

Pour autant, Marseille, avec "seulement" 13.000 vols depuis le début de l’année, se classe deuxième dans le classement des aéroports les moins ponctuels, avec 2400 vols ayant accusé un retard de plus de quinze minutes et 300 vols annulés, soit 21% des vols perturbés au total. Vient ensuite l’aéroport de Nice avec 20% de vols perturbés sur la première moitié de l’année (4900 retards sur 25.600 et 220 annulations).

À l’inverse, l’aéroport Paris-Beauvais, souvent décrié pour ses services, est considéré comme le plus ponctuel. Sur les six premiers mois de l’année, il a enregistré 13% de vols perturbés (700 retards sur 5700 vols et 35 annulations). Il se classe devant celui de Bordeaux, Toulouse et Lyon (15% de vols perturbés chacun), Nantes (17%) et Paris-Orly (18%)

Proportion de vols perturbés depuis le début de l'année dans les aéroports français © AirHelp

Qu'est-ce qu'un retard?

AirHelp note que "dans l’ensemble, les aéroports sont rarement responsables des retards et annulations de vol" qui résultent le plus souvent des "problèmes d’exploitation des compagnies aériennes, des intempéries, des grèves et des problèmes techniques".

Encore faut-il définir la notion de "retard" dans l'aérien. Car si AirHelp fixe ici un seuil de quinze minutes pour évaluer la ponctualité des aéroports, d'autres études réalisant les mêmes travaux choisissent souvent une fourchette de temps plus large pour considérer un vol comme en retard. Ce qui peut modifier substantiellement les résultats.

Au regard de la loi, un vol est réellement considéré comme en retard lorsqu’il part deux heures ou plus après l’heure prévue pour les vols de 1500 km ou moins, trois heures ou plus pour les vols de plus de 1500 km jusqu’à 3500 km et tous les vols intracommunautaires de plus de 1500 kilomètres, et quatre heures ou plus pour les autres vols de plus de 3500 km.

Des Français peu au fait des règles d'indemnisation

Dans ces cas de figure, le transporteur doit fournir une prise en charge au passager dans l’attente de son départ. Si celle-ci n’est pas assurée, le passager peut obtenir le remboursement des frais occasionnés par le transporteur.

En outre, le passager peut demander une indemnisation lorsqu’il atterrit trois heures ou plus après l’heure d’arrivée initialement fixée. Celle-ci s’élève à 250 euros pour les trajets de 1500 km ou moins, 400 euros pour ceux compris entre 1500 et 3500 km et pour tous les vols intracommunautaires de plus de 1500 km et 600 euros au-delà de 3500 kilomètres pour les destinations extra-communautaires. À noter cependant que "moins de deux Français sur dix connaissent leurs droits de passagers" et ils "sont donc très peu à réclamer l’indemnité qui leur est due", explique Chrystel Erotokritou, juriste d'AirHelp.

Dans le cadre d’une annulation, les modalités d’indemnisation sont les mêmes. Par ailleurs, le passager peut choisir entre le réacheminement par un autre vol ou le remboursement de son billet s’il renonce à entreprendre son voyage. 

Paul Louis