"C'est son point de vue...": la porte-parole du gouvernement n'est pas vraiment sur la même ligne que la présidente de l'Assemblée sur les hausses d'impôts

A deux semaines de la présentation des arbitrages du Premier ministre sur le budget pour 2026, le gouvernement demeure toujours fermé aux augmentations d'impôts. - Joël SAGET / AFP
Faut-il s'attendre à une hausse des impôts l'année prochaine? Alors que cette hypothèse est de plus en plus redoutée dans le cadre du plan d'économies de 40 milliards d'euros sur le budget pour 2026, le gouvernement maintient toujours la ligne directrice édictée par Emmanuel Macron depuis son arrivée à l'Elysée en 2017.
"La volonté du Premier ministre et du gouvernement, c'est de ne pas augmenter les impôts", a assuré la porte-parole Sophie Primas, ce mercredi 2 juillet au micro de Cnews.
Dans un entretien accordé aux Echos, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet n'a pourtant pas exclue toute hausse d'impôts pour redresser les finances de l'Etat. "Faire cet effort (pour trouver 40 milliards d'euros) uniquement par des économies sur les dépenses publiques n'est pas réaliste. Cela ne correspond pas à l'objectif d'équité qui doit être le nôtre. On ne peut pas faire l'impasse sur les recettes et exclure d'emblée toute hausse d'impôts", a fait valoir l'élue des Yvelines.
Le gouvernement préfère sabrer dans les dépenses publiques
Cette dernière plaide notamment pour une année blanche qui pourrait être appliquée au-delà de 2026: il s'agirait concrètement de geler non seulement le barème de la CSG sur les retraites, les pensions mais aussi le barème d'imposition à son niveau de 2025, sans tenir compte de l'évolution de l'inflation. "C'est son point de vue, elle le défendra devant le Premier ministre.(...) C'est le Premier ministre qui tranchera", a alors réagi Sophie Primas.
"Ce n'est pas l'option privilégiée que nous prenons, a affirmé Sophie Primas. Nous prenons d'abord en considération les baisses de dépenses de l'Etat, c'est donc la voie qui a été globalement choisie. On verra dans la pratique où nous en serons à la fin des discussions".
Interrogée par Sud Radio ce même jour, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin s'est en effet montrée favorable à "une pause" sur certaines dépenses publiques. "Je pense que dans la situation où nous sommes", avec un déficit public espéré à 5,4% du PIB en 2025, puis à 4,6% en 2026, très en dehors des clous européens, "ralentir la dépense, c'est essentiel", a-t-elle poursuivi. "Tout le monde voit bien qu'il y a des dépenses que nous ne pouvons plus nous permettre."
Si la ministre n'est pas opposée au principe d'une année blanche, elle se montre plus nuancée que les parlementaires. "Ça dépend sur quoi on l'applique", a-t-elle considéré, soulignant "qu'il y a plein de manières de le faire". S'agissant des impôts notamment, elle "[exclut] toute hausse d'impôts générale qui pèserait sur les classes moyennes de manière indifférenciée".
Des arbitrages seront proposés par le Premier ministre aux alentours du 15 juillet aux parlementaires, ouvrant ensuite un temps de discussions avant la finalisation du projet de loi de finances pour 2026 par le gouvernement. Le texte devra ensuite être présenté à la rentrée, avant d'être examiné par les députés et sénateurs.