Budget: la taxe sur les paris sportifs devrait rapporter 113 millions d'euros supplémentaires selon la ministre des Sports

"Le sport finance le sport." De 900 millions d'euros l'année dernière en raison des Jeux de Paris, le budget du ministère des Sports chute à 600 millions d'euros en 2025. Une baisse significative qui a récemment suscité des critiques de la part du monde sportif tricolore auquel s'est même joint le président de la République. Déjà sollicité pour réaliser un effort budgétaire sous le gouvernement Barnier, le ministère des Sports est de nouveau mis à contribution dans le cadre du budget porté par le gouvernement Bayrou qui souhaite porter l'effort à quelque 222 millions d'euros via un amendement.
Dans ce contexte austère, la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative cherche donc de nouvelles ressources afin de financer le sport français dans le sillage des Jeux olympiques et paralympiques. "Il y a un amendement qui a été voté par les sénateurs et du côté de l'Assemblée nationale et qui vise à doter le budget des sports de moyens supplémentaires qui viennent de la taxe sur les paris sportifs, a-t-elle indiqué au micro de Franceinfo dimanche soir. L'amendement est de 113 millions d'euros et a été intégré dans les débats de la mission sports la semaine dernière."
"Une recette financière qui est le fruit de l'engouement des Français à parier sur les sports. Parce que c'était les Jeux, il y a eu plus de recettes et la logique est de dialoguer pour allouer cette taxe au budget des sports."
Une mesure transpartisane?
L'amendement visant à relever la contribution de la taxe sur les paris sportifs faisait l'objet d'un amendement au projet de budget de la sécurité sociale à l'automne dernier. Le texte prévoyait notamment d'augmenter la fiscalité des paris sportifs physiques de 6,6% à 7,6% et de 10,6% à 15% pour ceux en ligne. La mesure était entre autres soutenue par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui souhaitait en réinvestir le produit dans le sport tout comme le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel dont le territoire a été largement mis en lumière dans le cadre des Jeux.
Votée au Sénat lors du gouvernement Barnier, cette mesure semblait en réalité recueillir l'assentiment de plusieurs bords politiques. "En plus, il y a eu une explosion des mises l'an dernier", rappelait il y a quelques jours à l'AFP l'ex-député spécialiste du sport Régis Juanico (PS). Si Marie Barsacq connaît bien l'écosystème du sport, elle ne connaît pas celui des arbitrages de Bercy et n'a aucun relais politique.
"Si vous n'avez pas de solides arguments, Bercy vous renvoie dans vos 22 mètres. Cela n'enlève rien à sa bonne volonté", ajoutait-il.