Assurance chômage: Sophie Binet dénonce "la réforme la plus violente depuis sept ans"

À quelques heures de sa rencontre avec la ministre du Travail au sujet de l'assurance chômage, Sophie Binet monte au créneau. "C'est la réforme de l'assurance chômage la plus violente depuis sept ans", a déploré la secrétaire générale de la CGT sur le plateau de RMC et BFMTV, rappelant qu'il s'agit de la cinquième depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée. "Si cette réforme s'applique, elle pénaliserait plus d'un million de personnes. Ce serait beaucoup plus difficile pour avoir accès aux allocations chômage."
Cette réforme se traduirait par un passage de la durée de travail de huit mois sur les 20 derniers au lieu de six mois sur les deux dernières années actuellement pour conditionner le versement des allocations chômage. À travers cette mesure, le gouvernement souhaiterait réaliser quelque 3,6 milliards d'euros d'économies et créer 90.000 emplois.
"C'est totalement fantaisiste, juge la représentante syndicale. Aucun expert n'a jamais évalué les emplois créés par les précédentes réformes de l'assurance-chômage. Cette réforme ne va pas créer d'emplois."
Une réforme pour "tirer les droits des salariés vers le bas"
Sophie Binet estime que le gouvernement "a déjà ficelé sa réforme" et qualifie la situation de "scandale démocratique": "La démocratie sociale est baffouée." Cependant, la leader syndicale place beaucoup d'espoir dans la proposition de loi déposée par le groupe LIOT et qui doit être examinée dans trois semaines. "Elle doit permettre aux députés de s'exprimer sur cette réforme de l'assurance chômage", insiste-t-elle.
Au-delà de la représentation nationale, la secrétaire générale de la CGT ouvre la porte à de nouvelles mobilisations contre cette réforme de l'assurance chômage et souhaite pour cela faire comprendre que ce texte concerne tous les Français. "On sait que la moitié des salariés à un moment dans leur parcours professionnel peuvent être concernés par le chômage", souligne-t-elle. "Le chômage n'est pas uniquement la question des chômeurs aujourd'hui mais la question de tous les salariés."
"Si Emmanuel Macron fait cette réforme, c'est d'abord pour nous voler quatre milliards d'euros et ensuite c'est pour tirer les droits de tous les salariés vers le bas en nous forçant à accepter n'importe quelles conditions de travail et de salaires car nous retrouverons la peur du chômage et du licenciement."