Amélie de Montchalin: l'accord sur le télétravail dans la fonction publique "est une révolution"

Pour les fonctionnaires, la crise sanitaire a aussi bouleversé la manière de travailler. À compter de ce mercredi 1er septembre, les agents publics pourront télétravailler jusqu'à trois jours par semaine, en vertu d'un accord conclu cet été entre les organisations syndicales, les employeurs publics et leur ministère.
"On a fait en un an ce qu'on avait prévu en cinq ans sur la numérisation des administrations", a réagi ce mercredi soir la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, sur le plateau de BFM Business.
Le télétravail "a modifié la manière dont on travaillait, les outils de travail. On a équipé des centaines de milliers d'agents pour travailler à distance. Ça veut aussi dire qu'on a simplifié beaucoup de choses parce que […] si on numérise pour les usagers sans numériser pour les agents, ça ne marche pas. C'est la simplification, en vérité, qui se fait", a assuré la ministre.
"Cet accord historique à l'unanimité est aussi un progrès social pour les femmes enceintes, pour les proches aidants, la possibilité aussi d'avoir un vrai droit à la déconnexion, d'avoir une compensation financière de 200 euros par an", a poursuivi Amélie de Montchalin, pour qui "la fonction publique n'a pas à être assignée et perçue comme toujours en retard, décalée, à vivre dans un monde qui n'est pas celui du reste de la société".
"La société change"
Selon la ministre, 80% des agents des ministères parisiens et 50% des agents dans les préfectures et sous-préfectures télétravaillaient au mois d'avril. À l'heure actuelle, environ un fonctionnaire sur deux a conservé une pratique de télétravail. "C'est une révolution: au mois de mars 2020, il n'y avait que quelques pourcents", a-t-elle souligné.
"La société change, les attentes sur les services publics changent. [C'est] aussi un enjeu d'attractivité: nous devons continuer à recruter des personnes qualifiées, qui veulent servir l'intérêt général, et leur offrir des conditions de travail du monde d'aujourd'hui", a estimé Amélie de Montchalin.