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1,5 milliard d'euros pour le budget : le gouvernement Lecornu II pourrait viser les allègements de charges des entreprises

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Le futur gouvernement pourrait passer par décret, c'est-à-dire sans discussion parlementaire.

S'en prendre à la "trappe des salaires", et dégager des fonds pour un budget 2026 tendu. Le futur gouvernement de Sébastien Lecornu pourrait choisir de réduire les exonérations de charges aujourd'hui touchées par les entreprises, rapportent nos confrères des Echos.

La mesure pourrait rapporter autour de 1,5 milliard d'euros, une manne, alors que la clôture du budget pour l'année prochaine s'annonce difficile. Le Premier ministre est sous pression des socialistes, lesquels appelaient justement, dans leur contre-budget présenté cet été, à un effort sur ces aides de l'ordre de 3 milliards d'euros.

Les discussions avec la gauche réformiste devraient par ailleurs s'organiser autour de nouvelles dépenses, plutôt que de nouvelles recettes : la suspension de la réforme des retraites, notamment, devrait être compensée ; ce matin, le rapporteur LR du budget apportait son soutien à une autre requête PS, la baisse de la contribution sociale généralisée, ou CSG.

La mesure pourrait passer par décret - donc sans passer par la case parlementaire - sans que l'on sache exactement sur quels salaires porterait une éventuelle nouvelle réforme.

80 milliards d'aides aux entreprises

Les exonérations de charge sur les salaires représentent en tout 80 milliards d'euros dont les entreprises ne s'acquittent pas, expliquait il y a deux ans un rapport publié par le socialiste Jérome Guedj et l'ancien ministre macroniste de l'Industrie Marc Ferracci. Ces aides coûtent 5 fois plus cher à l'Etat qu'en 2000.

Un autre rapport, commandé par Matignon et publié fin 2024 par les économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer, appelait à réformer ces aides, en alourdissant les charges sur les bas salaires et en les allégeant sur les salaires les plus élevés. Le but ? Permettre des augmentations de salaire, alors que de plus en plus de salariés sont bloqués au SMIC.

"La politique de réduction des cotisations employeur sur les bas salaires a eu un impact significatif sur l’emploi lors de sa mise en place dans les années 1990. Elle était particulièrement efficace quand le chômage de masse touchait en priorité la population moins qualifiée. Si elle reste pertinente aujourd’hui, l’amélioration de la situation du marché du travail et le niveau important des réductions actuelles de cotisations employeur rendent son efficacité en termes de création d’emploi moindre que dans les années 1990", expliquaient les deux chercheurs.

Depuis, le gouvernement Bayrou a notamment décidé d'un suppression des exonérations pour les salaires supérieurs à 3 SMIC - sans toucher à la fiscalité des bas salaires. Cela pourrait être chose faite, avec Sébastien Lecornu.

VG