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Depuis la dissolution et pour le 13e mois d'affilée, l'activité du secteur privé se contracte en France

Le ministère de l'Economie et des Finances à Bercy.

Le ministère de l'Economie et des Finances à Bercy. - -

Alors qu'elle semblait se stabiliser au mois d'août, l'activité économique a replongé en septembre selon le baromètre PMI publié par S&P Global et la Hamburg Commercial Bank.

L'activité du secteur privé en France s'est de nouveau contractée en septembre, pour le 13e mois d'affilée, alors qu'elle semblait se stabiliser en août, selon le baromètre PMI Flash HCOB publié mardi 23 septembre par S&P Global et la Hamburg Commercial Bank. Leur indice dégringole à nouveau bien en dessous de la barre de 50, à 48,4, synonyme de contraction de l'activité économique. Au contraire, elle atteint son niveau le plus élevé depuis 16 mois dans la zone euro. Alors qu'une embellie se dessine au niveau européenne, la croissance est toujours bien molle en France.

"Certes, la croissance a bien résisté au printemps et ne décrocherait pas d’ici la fin de l’année: le PIB augmenterait ainsi de 0,8% sur toute l’année 2025, mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture)", relevait l'Insee, dans sa dernière note.

Depuis la dissolution à l'été 2024, l'Hexagone se démarque "par un singulier manque de confiance" qui est "clairement l'élément manquant de la croissance" tricolore, soulignait alors Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture de l'Insee. La demande intérieure, plombée par une confiance des ménages au plus bas, est faible alors que les Français ont tendance à épargner. L'Insee concluait que les "moteurs de l'économie française en 2025 ne semblent pas pérennes".

Les entreprises interrogées pour réaliser cette enquête mensuelle ont principalement attribué cette nouvelle baisse à "la faiblesse de la demande", avec en particulier "une accélération de la baisse des nouvelles commandes dans le secteur manufacturier", ont noté les auteurs.

Une baisse de la demande étrangère

Certains répondants ont pointé du doigt "le climat d'incertitude politique en France", ainsi qu'une "baisse de la demande en provenance des marchés étrangers."

Dans ce contexte, "la croissance de l'emploi" a été "marginale" en septembre, "et moins marquée que celle observée en août", relate également le baromètre.

"Les turbulences politiques en France ont incité certaines entreprises à revoir leurs prévisions de croissance à la baisse, d'autres participants à l'enquête craignant par ailleurs que le maintien d'un environnement défavorable à la demande, conjugué à de fortes pressions concurrentielles, ne fasse chuter leurs niveaux d'activité dans les douze prochains mois", expliquent les auteurs.

Pour 2025, l'Insee prévoit un ralentissement de la croissance française, avec une hausse du produit intérieur brut (PIB) à 0,8% après 1,1% en 2024, dans un contexte de restrictions budgétaires et d'incertitude économique mondiale.

P.La. avec AFP