Dégradation de la note de la France par Moody's: Bercy discutait depuis un moment

Bercy n’a pas vraiment été surpris de la dégradation de Moodys dans la nuit de vendredi à samedi. D’abord parce que c’était la mieux-disante des agences (un notch de plus). Après cette dégradation, les trois sont désormais alignées.
Ensuite parce que le 5 décembre, l'agence avait prévenu que la censure du gouvernement Barnier avait "réduit la probabilité d'une consolidation des finances publiques" de la France et a "aggravé l'impasse politique du pays".
Des discussions se sont enchaînées ensuite avec le directeur de l’Agence France Trésor en charge de la gestion de la dette, le directeur du trésor ou bien encore avec le ministre des Finances en personne, ce qui n'est pas toujours le cas.
Le comité de crédit de Moody's, lui, s'est réuni une semaine après la censure. Et si le communiqué de l'agence est parti samedi à 00h30, hors calendrier officiel, le ministère de l’Économie et des Finances a été prévenu 24h auparavant, comme le veut l'usage. C'est-à-dire, en l'occurrence, juste avant la nomination de François Bayrou.
Un gouvernement resserré pour... 2025?
Elisabeth Borne, François Rebsamen, Xavier Bertrand, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau... Les noms qui circulent pour le prochain gouvernement laissent entendre que c’est un collectif de poids lourds politiques que François Bayrou souhaite mettre en place. Ce que confirment plusieurs conseillers du gouvernement sortant.
Pour le moment, l’idée serait de constituer quatre à cinq grands pôles ministériels avec vingt ministres maximum... au moins dans un premier temps. Et donc avec des ministres très politiques et des personnalités comme Thierry Breton, cité pour Bercy.
Mais selon plusieurs sources, l'officialisation de l'exécutif pourrait prendre un peu de temps, et n'arriver qu'après les fêtes.
La recommandation de Pierre Moscovici à François Bayrou
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a été parmi les tout premiers à être reçu par le nouveau Premier ministre, qui l’a beaucoup interrogé sur la situation et les perspectives de nos finances publiques.
Le magistrat a recommandé une “inflexion nette et crédible” des déficits pour ramener “clairement le déficit en dessous de 5,5%”. Il promet qu'il l'aidera pour y arriver.