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De retour à Paris, l'épouse de Carlos Ghosn exprime son dégoût: "Tout le monde l'a laissé tomber"

Carlos Ghosn et son épouse Carole, le 3 avril à Tokyo

Carlos Ghosn et son épouse Carole, le 3 avril à Tokyo - Kazuhiro Nogi - AFP

Dans un entretien accordé au JDD, l'épouse de Carlos Ghosn affirme que son mari est victime "d'un coup monté". Elle indique qu'il a enregistré une vidéo qui sera diffusée "bientôt", dans laquelle il donne sa version de l'affaire.

L'ex-dirigeant Carlos Ghosn, à nouveau arrêté cette semaine au Japon, a enregistré un message pour "désigner les responsables de ce qui lui arrive" et qui sera "bientôt" diffusé, a affirmé son épouse, Carole Ghosn, dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD).

Le patron déchu de Renault, Nissan et Mitsubishi a été interpellé jeudi matin à son domicile de Tokyo en raison de nouveaux soupçons de malversations financières, un mois à peine après avoir été libéré sous caution.

Placé une nouvelle fois en garde à vue, après 108 jours derrière les barreaux, Carlos Ghosn avait annoncé la veille qu'il comptait tenir une conférence de presse le 11 avril pour "dire la vérité à propos de ce qui se passe".

"Quand il a compris qu'il allait être arrêté, il a enregistré une interview par Skype pour TF1 et LCI", a raconté Carole Ghosn au JDD. "Il a aussi enregistré une vidéo en anglais où il donne sa version de l'affaire. Il avait envie de désigner les responsables de ce qui lui arrive. Ce sont les avocats qui l'ont, elle sera diffusée bientôt", a-t-elle promis.

Un "coup monté" et de la "lâcheté"

Carole Ghosn, qui indique avoir regagné la France, a réitéré sa foi dans l'innocence de son mari dans les colonnes du JDD. Elle estime que ce dernier est victime d'un "coup monté" et souhaite "qu'il soit jugé de façon équitable". "Je suis choquée par les réactions en France", ajoute Carole Ghosn. "Tout le monde l’a laissé tomber, par lâcheté, y compris les patrons. Ça me dégoûte."

Elle en a de nouveau appelé à Emmanuel Macron, après lui avoir déjà écrit une lettre en janvier.

Plus tôt samedi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait appelé le Japon à respecter les droits et la présomption d'innocence de Carlos Ghosn lors d'un entretien avec son homologue nippon.

La nouvelle arrestation de l'ex-patron de Renault est motivée par des soupçons d'avoir transféré des fonds de Nissan à une société "de facto contrôlée par lui", via un distributeur de véhicules du constructeur japonais à l'étranger, selon le parquet.

Juliette Mitoyen avec AFP