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Croissance: l'Insee revoit à la baisse ses prévisions pour le second semestre

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L'Institut national de la statistique et des études économiques vient de publier ses différentes projections pour la fin d'année. La croissance annuelle serait de 2,6 % en 2022, après +6,8 % en 2021, quand l'inflation en décembre pourrait atteindre 6,6%.

L'horizon est loin d'être dégagé pour l'économie française. D'après les chiffres publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la fin de l'année 2022 devrait être encore mouvementée sur le plan des différents indicateurs macroéconomiques.

Une inflation de l'énergie autour de 20%

Pas d'amélioration en vue pour l'une des préoccupations majeures des Français depuis maintenant plusieurs mois: la hausse des prix. Le taux d'inflation avait dépassé la barre des 6% au mois de juillet avant de reculer à 5,8% en août. Selon les données de l'Insee, l'inflation devrait repartir à la hausse à 5,9% au mois de septembre avant d'infléchir de nouveau de 0,1 point. Et cette tendance ne devrait pas s'estomper jusqu'à 2023 puisque le taux d'inflation devrait enregistrer une accélération spectaculaire à l'approche de l'hiver en repassant au-dessus du seuil des 6%, à 6,3% en novembre et même 6,6% le dernier mois de l'année.

Sans surprise, cette augmentation des prix continuera d'être largement portée par le poste énergétique. En septembre, les prix de l'énergie devraient être en hausse de 19,2%, une croissance qui devrait passer la barre des 20% en décembre (+20,8%). Cependant, les prix de l'alimentation continuent d'être largement impactés avec une hausse qui devrait frôler les 10% en ce mois de rentrée et terminer l'année à +11,7%. L'Insee situe désormais le taux d'inflation sur l'exercice 2022 à 5,3%.

Légère éclaircie sur le pouvoir d'achat des ménages

C'est la petite note positive parmi les données de l'Insee. Après des baisses consécutives de 1,2% et 1,1% sur les deux premiers trimestres de l'année, le pouvoir d'achat des ménages devrait rebondir de 1,5% au troisième trimestre. Le dynamisme des salaires, alimenté par la revalorisation du SMIC et des prestations sociales, la prime de pouvoir d'achat ou encore la hausse du point d'indice de la fonction publique, explique ce sursaut. Cette hausse devrait s'atténuer à 0,5% au quatrième trimestre, ce qui correspond à l'évolution de l'indicateur par unité de consommation sur l'ensemble de l'année 2022.

La croissance, quant à elle, montre quelques signes de fébrilité à l'approche de la fin de l'année. Après une légère récession de 0,2% au premier trimestre, le PIB français a renversé la tendance au trimestre suivant avec une augmentation de 0,5%. Mais cette hausse devrait d'ores et déjà se tasser au troisième trimestre pour tomber à +0,2%. L'Insee prévoit même une croissance nulle au quatrième trimestre qui laisse craindre un retour de la récession début 2023.

Timothée Talbi