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Coronavirus: le site "arretmaladie.fr"  fait de nouveau polémique en proposant une aide "gratuite" pour lutter contre l'épidémie

La plateforme a créé un questionnaire pour les personnes revenus d'Asie. Elle devront présenter leur passeport pour obtenir une téléconsultation gratuite.

La plateforme a créé un questionnaire pour les personnes revenus d'Asie. Elle devront présenter leur passeport pour obtenir une téléconsultation gratuite. - Capture site Arretmaladie.fr

Le site "arretmaladie.fr" propose des téléconsultations gratuites et des arrêts maladie de 14 jours aux personnes venant de Chine. Cette offre soulève déjà une polémique sur cette plateforme accusée par la Cnam et l'Ordre des médecins de marchandiser des arrêts de travail.

Pour faire face à la découverte en France des premiers cas de coronavirus (Covid-19), le site "arretmaladie.fr" tente son retour. Son fondateur, l'avocat allemand Can Ansay, a expliqué au Parisien comment sa plateforme peut aider à empêcher la propagation du virus.

Il propose de prescrire 14 jours d'arrêts maladie aux personnes de retour de Chine. Pour elles, les téléconsultations seront gratuites dès ce vendredi. 

"C'est notre façon désintéressée de mettre la technologie au service de la lutte contre le coronavirus", a expliqué le dirigeant au Parisien.

Pour être éligible, il faudra d'abord prouver que l'on revient bien de Chine en présentant son passeport au médecin lors de la téléconsultation. Mais avant, il faudra répondre à un questionnaire en en français et en chinois. Ces étapes passées, un arrêt maladie de 14 jours sera accordé. 

Ce service sera-t-il étendu aux personnes qui rentrent d'autres zones de contamination comme l'Italie et l'Iran? Le site ne le dit pas. Selon un bilan établi par l'AFP, le Covid-19 a fait son apparition dans de nouveaux pays: l'Estonie, le Danemark, la Grèce, la Norvège, la Macédoine du Nord, la Roumanie, la Géorgie, le Pakistan et le Brésil. Au total, 50 pays sont touchés. En France, 38 cas ont été confirmés.

Le site propose un "arrêt maladie gratuit de 14 jours" pour éviter la propagation du coronavirus
Le site propose un "arrêt maladie gratuit de 14 jours" pour éviter la propagation du coronavirus © Capture Arretmaladie.fr

Pendant cette période, Can Ansay explique qu'un médecin appellera le patient deux fois par jour pour suivre l'évolution de la situation. De son côté, le site enverra gratuitement des masques et des thermomètres.

"En cas de symptômes, indique le PDG, nous invitons le patient à contacter le Samu ou le 15", prévient le dirigeant.

Comment les autorités médicale vont accueillir cette aide "désintéressée" et "gratuite"? A priori pas très bien, d'autant que les dirigeants de la plateforme ont déjà été convoquée en référé le 14 février dernier par la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et l'Ordre des médecins qui l'accusent de marchandiser les arrêts maladie. Un audience se tiendra le 28 mars.

Symptôme Coronavirus
Symptôme Coronavirus © BFMTV

Malgré les risques de propagation, cette suspicion pourrait se renforcer d'autant que la formulation utilisée va faire polémique. Le site propose en effet de remplir le "questionnaire pour préparer une téléconsultation gratuite et pour obtenir un arrêt maladie (max 14 jours) gratuit en ligne". En effet, les arrêts maladie ne sont pas gratuits puisque financièrement pris en charge par la Cnam et donc par la collectivité.

Le directeur de la Cnam, Nicolas Revel, a déjà réagi à cette nouvelle offre.

"Il n'est pas question que des arrêts maladie soient délivrés à des personnes à risque par des médecins libéraux. Seuls les médecins des Agences régionales de santé sont habilités à en prescrire lorsque l'employeur d'un salarié revenant d'une zone à risque ne veut ou ne peut mettre en place du télétravail", a-t-il déclaré au Parisien. 

Pour informer la population, le gouvernement a d'ailleurs créé une plateforme donnant des conseils, des informations sur l'évolutions de la propagation et des numéros vert à appeler.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco