Contraint ou choisi, le temps partiel concerne près d'un salarié sur cinq

Le secteur de la restauration fait beaucoup appel aux contrats à temps partiel. - Martin BUREAU © 2019 AFP
Si les contrats de travail de 35 heures sont la norme, beaucoup d'entreprises font appel à des contrats à durée partiel pour s'adapter aux contraintes de leur activité et à leur horaires d'ouverture. Ces temps partiels concernaient 18% des salariés en 2018, selon une note de la Dares, l'organisme des études et des statistiques du ministère du Travail. Au total, ce sont 3,3 millions de travailleurs qui sont concernés en France (hors Mayotte, et hors apprentis).
Les femmes, les jeunes et les seniors sont particulièrement concernés par le temps partiel. 31 % des femmes, 24 % des jeunes de moins de 26 ans et 28 % des salariés de plus de 55 ans occupent un emploi à temps partiel.
En analysant leurs conditions d'emploi, la Dares a établi trois grands types de situation.
> Les temps partiel stables
Ils représentent 41% des temps partiels. Ils ont pour particularité de proposer des horaires réguliers, sans travail le dimanche ou le soir et la nuit. Les salariés travaillent 24 heures ou plus par semaine et sont en CDI. 37% travaillent 4 jours par semaine et 54% travaillent 5 jours et plus.
Typiquement ce genre de contrat concerne des professions intermédiaires, comme le secrétariat, et sont très utlisés dans le secteur financier ou le social mais sont peur représentés dans la restauration et l'hergement. Les femmes et les séniors y sont sureprésentés. Plus de la moitié de ces salariés expliquent travailler à temps partiel pour des raisons personnelles ou familiales (56% des temps partiels "stables").
La rémunération mensuelle nette (primes comprises) s’élève à 1229 euros, soit da-vantage que le SMIC mensuel d’un salarié à temps complet.
> Les temps partiel courts
Ces contrats concernent 30% des travailleurs à temps partiel. Ils ont la particularité de proposer de faibles durée de travail (moins de 15 heures par semaine) et dans un cas sur deux en durée limitée. Les horaires proposés sont en journée, et s'étendent sur trois jours ou moins par semaine. Dans cette catégorie, ce sont les séniors et les jeunes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat qui sont les plus nombreux. Chez ces derniers, le temps partiel peut s'inscrire dans la durée.
Concrètement, ce sont souvent des postes de caissiers, vendeurs en habillement, ou dans les activités de service à la personne et de nettoyage qui sont proposés.
Côté rémunération, elle est en rapport avec le faible nombre d'heures travaillées: le salaire moyen est de 602 euros. C'est pourquoi 47% des personnes sondées aimeraient travailler davantage. Ces contrats courts sont aussi synonyme de précarité car entre deux contrats, les salariés connaissent souvent une période de chomage. 20% de ces salariés font donc aussi appel à l'intérim ou bien travaillent en même temps pour plusieurs employeurs.
> Les contrats atypiques
Dans cette catégorie, qui représente 29% des contrats à temps partiel, sont regroupés tous les emplois proposant le travail le soir ou de nuit (63%), le samedi (65%) le dimanche (39%). En plus de ces horaires atypiques, ils sont fréquemment changeants: 70% des ces salariés ont des horaires variables d’une semaine à l’autre ou plus rarement alternants.
Ces salariés travaillent pour la majorité plus de 24 heures par semaine, et 5 jours ou plus par semaine. Concrètement, ils travaillent dans le secteur de la restauration, de l'hébergement, de la grande distribution, la sécurité.. On trouve aussi des postes dans les hôpitaux.
Les femmes peu diplômées (sans baccalauréat) sont très représentées dans cette catégorie de contrat. Les jeunes aussi, mais ce sont souvent des étudiants qui y trouvent le moyen de financer leurs études ou de mettre un premier pied sur le marché de l'emploi.
Le salaire moyen dans cette catégorie et de 1093 euros.