Vendre de la seconde main rapporte en moyenne 67 euros par mois
"Tu ne le portes plus? Vends-le", prône Vinted, le spécialiste de la vente de vêtements d'occasion entre particuliers. Signe que la seconde main est entrée dans le quotidien des consommateurs, Vinted est devenu le deuxième site de e-commerce le plus utilisé en France l'année dernière.
Le phénomène touche toute l'Europe. L'Observatoire Cetelem de la consommation 2022 s'est penché sur le sujet. D’après les résultats de l'enquête*, 80% des Européens (et 82% des Français) ont une bonne image de l’économie circulaire et du marché de la seconde main. Parmi les pays les plus friands de produits d'occasion, le Royaume-Uni, la France, la Pologne et le Danemark.
Faire des économies et protéger la planète
Cela se ressent dans les habitudes de consommation: 7 Européens sur 10 déclarent avoir acheté des biens d’occasion au cours de l'année passée. Les plus gros consommateurs sont sans surprise les jeunes (18-34 ans), qui représentent 40% des Européens achetant au moins une fois par mois de la seconde main.
Chez les acheteurs, le critère du prix est la première raison invoquée, suivi de l'argument environnemental. Ce dernier point ne fait pas consensus. Si acheter de l'occasion est toujours mieux que de s'offrir du neuf, l'industrie du textile étant très polluante, cela n'a pas fait changer les habitudes de consommation. "Le but est d'acheter toujours plus, c'est frénétique", dénonçait il y a deux ans Flore Berlingen, ancienne directrice de l'association Zéro Waste France.
29% des acheteurs de seconde main reconnaissent d'ailleurs le faire pour pouvoir consommer plus de choses et accéder à des biens qu'ils ne pourraient pas s'offrir autrement.
Un revenu de 67 euros par mois en moyenne
Autre enseignement de cette enquête, vendre de la seconde main, comme le fait un Européen sur quatre au moins une fois par mois (24%), peut rapporter gros. "On ne peut plus parler de revenu d’appoint, mais bien d’un marché de masse qui est en train d’émerger", insiste auprès du Parisien Flavien Neuvy, le directeur de l’Observatoire Cetelem.
"Les revenus tirés de ces biens d'occasion sont en moyenne de 77 euros par mois en Europe, et même de 103 euros chez les 18-34 ans", ajoute-t-il. En France, les sommes recueillies grâce à la vente de produits d'occasion sont de 67 euros par mois.
Pour 44% des Européens sondés, cet argent sert à acheter d’autres produits, tandis que 36% l'épargnent.
La seconde main ne séduit pas tout le monde. Les récalcitrants évoquent en premier lieu un manque de confiance dans les produits d'occasion non garantis. Plus d'un quart des sondés reconnaissent ne pas aimer l'idée d'acheter un produit ou un bien déjà été utilisé par d'autres personnes, notamment pour des questions d’hygiène. Mais ils ne sont plus que 3% à trouver dévalorisant d'acheter de la seconde main, signe que les mentalités ont bel et bien changé.
* Enquêtes menées en ligne et en simultané dans 17 pays d’Europe. 17 échantillons représentatifs de la population nationale de chaque pays âgée de 18 ans à 75 ans, interrogés du 5 au 19 novembre 2021. Un total de 16.098 personnes interrogées.