Utilisée par un consommateur sur deux: les Français ont largement adopté la livraison de repas
La livraison à domicile de repas est clairement entrée dans les habitudes des Français, surtout depuis la pandémie de covid et ses confinements. Et la fin des restrictions n'a pas cassé cette dynamique. Au contraire.
Selon la troisième édition de La Revue Livraison réalisée par Food Service Vision, "elle aurait fort bien pu n’être qu’un phénomène passager, né de la pandémie et frappé de disparition avec elle. Il n’en est rien. La livraison est désormais durablement installée dans le paysage de la filière restauration et bien au-delà".
Concrètement, près d’un consommateur sur deux s’est fait livrer un repas en 2022 tandis que le chiffre d’affaires de la livraison alimentaire s’élève aujourd’hui à 7 milliards d’euros et devrait atteindre 9,2 milliards en 2026, peut-on lire.
Qui sont les plus gros consommateurs? Les "millenials" (18-35 ans) arrivent en tête, "leur insertion professionnelle, et donc leur pouvoir d’achat, augmentent leur fréquence de consommation en livraison".
Trois repas livrés en moyenne par mois
"La part des CSP+ est en augmentation sensible (+7 points entre 2021 et 2023), alors que celle des inactifs baisse fortement" inflation oblige.
L'étude estime à trois repas livrés en moyenne par mois, la fréquence des livraisons, "encore très majoritairement au domicile dans près de 8 occasions sur 10, sur les fins de semaines (2/3 des occasions), essentiellement au dîner (6 occasions sur 10) et en groupe de 2,6 personnes en moyenne".
Pour autant, si le cadre professionnel ne représente pour le moment que 29% des commandes, "il est en nette progression depuis 2020 (+8 points), cela concerne très majoritairement le déjeuner, en semaine".
Si le nombre d'établissements (restaurants...) proposant de livrer leurs plats ne cesse de progresser: de 50.800 fin 2021 à 56.300 en janvier 2023 (soit +10%), le nombre de plateformes en ligne s'est lui concentré. "Uber et Deliveroo concentrent l’essentiel du marché et renforcent encore leur progression" souligne l'étude.
85.000 euros en moyenne de revenus par point de vente
Une concentration qui peut peser sur la qualité de service. Le principal reproche des consommateurs reste la nourriture ou la boisson renversée (77%) devant la commande incomplète (74%) et le plat chaud devenu froid (68%) avance l'étude.
La croissance de ce secteur bénéficie à tout l'écosystème de la restauration souligne l'étude. "La livraison représente 26% du chiffre d’affaires des points de vente (indépendants qui livrent), contre 33% pour la vente à emporter et 41% pour la consommation sur place" peut-on lire.
Pour 70% des restaurateurs, la livraison "contribue significativement au chiffre d’affaires" et 67% d’entre eux estiment que c’est une activité rentable.
En détails, près de 43.000 restaurants indépendants proposent aujourd’hui la livraison, pour un chiffre d’affaires global de 3,7 milliards d’euros (environ 85.000 euros en moyenne par point de vente).
Nouveaux leviers de croissance
Du côté des enseignes en chaînes ou en franchise, la livraison concerne plus de 8800 établissements, pour un chiffre d’affaires global de 2,65 milliards d’euros, soit 400.000 euros en moyenne par point de vente.
Rien pour le moment ne semble ralentir cette dynamique. Food Service Vision estime même qu'elle peut encore accélérer en actionnant de nouveaux leviers: "une offre plus locale, plus originale et plus conviviale, la possibilité de commander des produits en provenance de différents restaurants en une seule livraison, des conditions tarifaires plus avantageuses ou encore la livraison garantie non polluante et l'utilisation d’emballages eco-friendly".
La pizza: star de la livraison à domicile mais...
Selon l'étude de Food Service Vision, 70% des utilisateurs ont déjà commandé une pizza en livraison. Néanmoins, son taux de pénétration enregistre une baisse significative (-15 points).
Le burger baisse également (-15 points au déjeuner). La part des Français optant pour la nourriture asiatique augmente très fortement (+ 10 points par rapport à 2021) et les pokés et les glaces figurent parmi les catégories les plus en progression. À noter que les boissons et desserts sont présents dans la moitié des commandes.