Un million d'euros par jour: la fraude aux moyens de paiement reste importante mais les Français sont plus prudents

Fraude sur les paiements par carte, virements frauduleux, appels de faux conseillers bancaires, faux sites Web..., le nombre et les types d'arnaques ayant pour but de vous voler vos coordonnées bancaires ou vous arnaquer n'ont jamais été nombreux.
Ainsi, selon les derniers chiffres de la Banque de France, la Fédération bancaire française (FBF) et l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), au premier semestre de cette année, le montant global de ces fraudes a atteint la bagatelle de 179 millions d'euros, soit 29,8 millions par mois et presque 1 million d'euros par jour...
Un montant encore très important mais en repli de 2% sur un an, souligne le secteur bancaire qui se félicite de la prudence accrue des consommateurs français, notamment les plus âgés.
Pour autant, 54% des Français disent avoir déjà été victime d’une tentative d’arnaque aux données bancaires (trois points de moins par rapport à 2024) et 1 personne sur 10 déclare en avoir été effectivement victime.
Plus de bons réflexes
Mais grâce aux campagnes de communication et à la médiatisation de nombreuses arnaques, les bons réflexes commencent à être adoptés. D'ailleurs, une nouvelle campagne de prévention est lancée ce mercredi sur le tème: "Codes, mots de passe et identifiants bancaires: ne donnez jamais ces données".
88% des Français ignorent les appels d’origine inconnue ou inattendus, 77% utilisent un mot de passe spécifique à leur compte bancaire, et 61% le changent régulièrement. Sept Français sur dix activent la double authentification, et 73% vérifient que les sites Internet qu’ils consultent sont sécurisés.
Près de neuf Français sur dix savent ce qu’est un hameçonnage (phishing), 88% des Français connaissent la fraude au faux conseiller bancaire, 84% la fraude aux sentiments et à l’amitié, 80% la demande de rançon informatique, et 76% de la fraude au prêt.
En cas d’arnaque, les réflexes s’améliorent également. Un tiers des victimes contacte d’abord sa banque, 28% font immédiatement opposition et 18% déposent plainte, un chiffre en progression de 7 points par rapport à l’année précédente.
Cependant, certains comportements à risque perdurent: 39% des Français préenregistrent leurs identifiants et mots de passe sur le site Internet ou l’application de leur banque et 28% enregistrent leurs données bancaires sur des sites marchands.
25% des PME et ETI victimes d'une fraude
Du côté des entreprises, la tendance est inverse. Selon une enquête menée par la DFCG (le réseau des dirigeants financiers) et Memo Bank, 85% des PME et des ETI ont subi au moins une tentative de fraude au cours des douze derniers mois, contre 60% en 2020. Un quart d'entre elles a effectivement été arnaquée.
La fraude au virement est le mode opératoire préféré des pirates et représente selon l'étude, 57% des fraudes abouties.
"Le virement est particulièrement vulnérable car il combine trois facteurs de risque: des montants potentiellement élevés, une exécution rapide et souvent irréversible, et des processus de validation souvent insuffisamment sécurisés", analyse Jean-Daniel Guyot, cofondateur et président du directoire de Memo Bank.
Si 78% des pertes financières restent inférieures à 50.000 euros, 64% des entreprises victimes ne parviennent jamais à récupérer les fonds détournés.