"Un McDo à moins de 20 minutes": quand l'enseigne de fastfood part à la conquête des villages

Des clochers et des McDo. L'enseigne de fastfood gagne du terrain en France et s'implante désormais jusque dans les villages. Dans une interview au Figaro, le directeur marketing de l'enseigne affiche son ambition: que chaque Français ait "un McDo à moins de 20 minutes de chez soi".
Avec ses plus de 1.500 restaurants dans toute la France et les 2 millions de commandes passées chaque jour, McDonald's est déjà bien implanté. Mais face à une concurrence de plus en plus accrue, l'enseigne veut être la première à gagner les campagnes.
Une cinquantaine d'ouverture sont prévues cette année, dont deux rien que cette semaine en Vendée à La Châtaigneraie et dans le Gard à Saint-Geniès-de-Malgoirès.
"Le nouveau bistrot du coin"
Une stratégie qui peut porter ses fruits pour l'entreprise américaine, selon Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprises à l'Ifop.
"Quand ils s'installent dans un endroit qui est pas forcément dépeuplé mais qui est dépourvu d'une implantation de fast-food, en général le succès est au rendez-vous", explique le spécialiste.
"La volonté, c'est de s'inscrire dans le paysage, en faisant de McDo le nouveau bistrot du coin."
De quoi conforté sa place de premier restaurateur de France.
Des McdDo dans les "déserts de sociabilité"
Un constat qui ne réjouit pas Alain Fontaine, le président de l'association des Bistrots et cafés de France. "Demain, les touristes vont arriver dans les villages français, que les municipalités se seront battues pour rénover et à 30 m d'une fontaine du 14ème siècle ou d'arcades magnifiques, il y aura un McDonald's?", interroge-t-il sur BFMTV ce lundi.
Il pointe la perte de l'art de vivre et de la gastronomie française, mais aussi les risques de la malbouffe sur la santé, notamment avec la montée de l'obésité. Selon le restaurateur, McDonald's tente de prospérer dans les "déserts de sociabilité", mais "ce constat n'est pas irréversible".
"Il faut donner les moyens aux maires, comme l'a fait Guillaume Kasbarian, avec sa loi sur les licences IV. Il faut que les municipalités soient autorisées à préempter légalement rapidement et qu'elles soient aidées financièrement pour préempter le dernier commerce", plaide Alain Fontaine. "On pourrait appeler cette loi un village, un commerce."
"Les bistrots et cafés de demain doivent résister à l'américanisation de notre consommation", conclut-il.