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Titres-restaurant pour les courses alimentaires: l'Umih dénonce un "détournement" en "titre-caddie"

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Après l'Assemblée nationale fin 2024, le Sénat a très largement adopté mardi, à main levée, la proposition de loi visant à prolonger l'utilisation des tickets-restaurant pour les courses alimentaires au supermarché.

L'Umih, principale organisation professionnelle dans l'hôtellerie et la restauration, dénonce "le détournement du titre-restaurant en titre-caddie", alors que le GHR parle de "mauvais coup porté aux restaurateurs", après que le Parlement a prolongé jusque 2026 leur utilisation pour les courses alimentaires. "Le Sénat vient de voter la prolongation de l'utilisation du titre-restaurant en supermarché jusqu'en 2026... et a ainsi validé le détournement du titre-restaurant en titre-caddie", a réagi l'Umih sur le réseau social LinkedIn.

"Il fallait un texte plus ambitieux pour la digitalisation totale du titre-restaurant", estime l'Umih qui rappelle la nécessité de "rééquilibrer le financement du dispositif" et évoque aussi "la création possible d'un titre alimentaire".

"C'est une grande déception, accompagnée du sentiment d'être entendu, mais jamais réellement écouté", commenté Franck Chaumès, président national Umih branche restauration sur le même réseau. Il dénonce "un manque de courage politique flagrant, guidé uniquement par des intérêts personnels, au détriment d'une profession déjà en grande détresse". "Les mêmes qui continuent de plonger notre pays dans l'instabilité...", ajoute-t-il.

"Nous comprenons nos citoyens qui ont besoin d'utiliser ce moyen de paiement en GMS (grands et moyennes surfaces, NDLR) pour répondre au manque de pouvoir d'achat, mais nous devons tous ensemble réinventer au plus vite ce titre pour notre bien commun", conclut-il.

Le GHR déplore la perte de plus d'un milliard d'euros de recettes sur deux ans

Le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR) a pour sa part estimé qu'il n'est "pas possible de rester en l'état deux ans de plus". "Il faut très vite une loi pour moderniser les titres-restaurant, les adapter aux nouvelles réalités du travail et des modes de vie", selon sa présidente Catherine Quérard. Le vote de cette loi "est assurément un mauvais coup porté aux restaurateurs, car cette dérogation va encore entrainer, sur deux ans, la perte de plus d'un milliard d'euros de recettes en titres-restaurant au profit de la grande distribution", déclare-t-elle dans un communiqué.

Après l'Assemblée nationale fin 2024, le Sénat a très largement adopté mardi, à main levée, la proposition de loi visant à prolonger l'utilisation des tickets-restaurant pour les courses alimentaires au supermarché. Ce texte devait être examiné mi-décembre au Sénat si le gouvernement de Michel Barnier n'avait pas été renversé. Mais la censure a repoussé le débat. Conséquence : depuis le 1er janvier 2025, il n'est plus possible d'acheter avec des titres-restaurant au supermarché des produits alimentaires devant être préparés, au contraire de produits directement consommables comme des sandwiches ou des salades.

TT avec AFP