Tables et chaises: les ventes de meubles de jardin en forte hausse en 2020

En 2020, le meuble de cuisine a chuté de 2,9%, limitant la casse malgré les trois mois de fermeture - Pixabay
Avec la crise, les Français n'ont jamais passé autant de temps chez eux. Ils ont donc eu tout le loisir de redécouvrir leur intérieur et surtout, d'identifier ses défauts. Canapé inconfortable, manque de rangements, extérieur insuffisamment exploité... Le Covid a réveillé le marché de l'ameublement.
En 2020, certains mois ont atteint des chiffres jamais connus, à l'image de juin et de décembre, note l'Institut de prospective et d'études de l'ameublement (IPEA), qui a présenté cette semaine les résultats du marché de l'ameublement sur l'année 2020, aux côtés de la Fédération nationale du négoce de l'ameublement et de l'équipement de la maison (FNAEM).
Sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires du secteur a cependant enregistré une baisse de 8%, à 12,7 milliards d'euros. Les ventes de meubles ont aussi reculé de 4,8%, soit un déficit de près de 650 millions d'euros. Compte tenu de la fermeture des magasins lors des trois mois cumulés de confinement, ces chiffres représentent cependant une belle performance.
Le meuble de jardin, grand gagnant
Globalement, toutes les familles du meuble affichent des résultats en recul sur l’exercice, à l’exception notable du jardin, grand gagnant de l'année 2020, qui a vu ses ventes progresser de 4,2%, lui permettant de passer la barre des 550 millions d’euros de mobilier vendus.
De bons résultats qui s'expliquent aisément. Les Français ayant eu la chance d'avoir un extérieur ont investi dès le début du premier confinement sur ces produits afin d'améliorer terrasses et jardins.
Autre enseignement intéressant à tirer de ces résultats, les ventes de canapés, fauteuils et banquettes ont reculé de 5,3%, alors que ces produits sont devenus centraux dans le quotidien des Français confinés.
Nous soulignerons les problèmes de stocks rencontrés par certaines enseignes, pour un produit encore massivement importé, qui ont pu ralentir la reprise sur ce segment", commente le rapport.
Mais tout comme la cuisine, également en recul de 2,9 points l'an dernier, il faut noter que les consommateurs ont souhaité monter en gamme pour profiter d'un produit plus qualitatif et confortable, favorisant les enseignes spécialisées et celles de l’ameublement milieu-haut de gamme.
Une digitalisation forcée
Les réseaux de proximité ont également bien fonctionné car ils ont profité du réaménagement des résidences secondaires. On en dénombre deux millions en France et de nombreux télétravailleurs ont décidé de s'y rendre, avant de réaliser que leur logement n'était pas adapté à un séjour de longue durée. Ils ont donc décidé de réaménager leur intérieur.
Sans surprise, les ventes sur internet enregistrent la meilleure progression, encouragées par la fermeture des enseignes et par la crainte de s'exposer au virus. Chez les pure players, commerçants qui ne proposent et vendent leurs produits qu'en ligne à l'image d'Amazon ou de Cdiscount, les ventes ont ainsi progressé de 6,5%.
La crise sanitaire a encouragé la digitalisation du marché. Même les enseignes plus traditionnelles ont renforcé leur offre en ligne en ajoutant des plateformes d'e-commerce à leurs sites vitrines.
Ces résultats moins mauvais qu'attendus ne doivent tout de même pas faire oublier les conséquences économiques négatives du Covid sur le secteur. A la sortie du premier confinement, But a ainsi racheté Conforama, lui évitant la faillite. En grandes difficultés, Alinea a été racheté par son directeur général.