"Steak végétal", "burger veggie"... Le Parlement européen approuve l'interdiction de ces appellations pour les produits sans viande

Le Parlement européen a voté ce mercredi pour interdire l'usage de termes comme steak, saucisse ou hamburger pour des produits ne contenant pas de viande. Les eurodéputés ont soutenu par 355 contre 247 voix une proposition de la droite bannissant des dénominations comme "steak végétal" ou "burger veggie". Mais la mesure doit encore être négociée avec les États européens.
"Il s'agit de transparence et de clarté pour le consommateur et de reconnaissance pour le travail de nos éleveurs", a affirmé Céline Imart, la députée de droite (Parti populaire européen) à l'origine du texte. Il n'est "aucunement question d'interdire les alternatives végétales, mais je suis attachée à la valorisation des termes, à leur sens véritable", avait-elle ajouté mardi lors d'un débat animé dans l'hémicycle.
Les élus écologistes vent debout
Les produits végétariens imitant la viande ont connu un essor au cours des dernières années, porté par le souci des consommateurs de manger sainement, de défendre le bien-être animal ou de réduire leur empreinte environnementale, alors que les élevages sont de gros émetteurs de CO2. Cette loi visant à interdire les dénominations comme "steak de soja" a divisé la droite. L'élu allemand Peter Liese trouve par exemple "dommage" que le Parlement européen consacre du temps à "une telle bêtise".
"Nous ne devons pas prendre les consommateurs pour des imbéciles", si "un emballage indique 'burger végétarien' ou 'saucisse végétarienne', chacun peut décider s'il veut l'acheter ou non", a-t-il réagi.
Les élus écologistes étaient vent debout contre le texte. La Néerlandaise Anna Strolenberg a tancé le "lobby de la viande" qui "tente d'affaiblir ses concurrents innovants dans le domaine alimentaire". Mais aux yeux de la filière Elevage et Viande française (Interbev), en "s'appropriant les dénominations de la viande à des fins marketing", les alternatives végétales "brouillent les repères et affaiblissent la reconnaissance d'un produit brut et 100% naturel". En 2020, les eurodéputés avaient rejeté une loi sur le même sujet. Les élections européennes de 2024 ont cependant changé l'équilibre des partis, accordant plus de places aux députés de droite et d'extrême droite, qui revendiquent leur proximité avec le secteur agricole.