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Soldes d'hiver: un bilan décevant malgré un début de saison prometteur

Deux femmes devant la vitrine d'un magasin de chaussures pendant les soldes, le 24 juin 2022 à Paris

Deux femmes devant la vitrine d'un magasin de chaussures pendant les soldes, le 24 juin 2022 à Paris - STRINGER © 2019 AFP

Les soldes d'hiver se terminent sur un résultat décevant, exacerbé par l'impact du Black Friday, la pression de la fast fashion et un climat économique incertain.

On prend les mêmes et on recommence: "Black Friday", climat d'incertitude économique et concurrence de l'ultra "fast fashion" ont à nouveau tempéré l'enthousiasme pour les soldes d'hiver, estiment les professionnels du secteur mardi, jour de leur clôture.

Les différentes organisations de professionnels du commerce, qui s'étaient déclarées plutôt optimistes en amont de cet épisode de soldes lancé le 8 janvier, font finalement état de résultats moroses.

Baisse de 13% des ventes par rapport à l'année dernière dans le prêt-à-porter féminin

"Le bilan est plutôt décevant, avec une baisse de 13% des ventes par rapport à il y a un an", précise à l'AFP Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, représentant 600 sociétés du secteur, donc 400 marques, plutôt "premium" (Ba&sh, Aigle, Bensimon...).

Les résultats devraient être "comparables en chiffre d'affaires à ceux de l'année dernière, qui était une année de forte baisse, de 3,5% sur un an", prévoit de son côté Emmanuel Le Roch, délégué général Procos, une fédération de 310 commerces de secteurs variés comme Etam, Intersport ou Fnac.

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Bilan également "mitigé" pour Yohann Petiot, directeur de l'Alliance du Commerce. Le panel Retail Int., pour cette organisation professionnelle qui intègre une soixantaine de grandes marques (Galeries Lafayette, Monoprix, Celio, Kiabi...), enregistre un repli de 1% de son chiffre d'affaires sur les ventes physiques lors des trois premières semaine des soldes, toutefois meilleur que les -6% de l'an passé.

Pourtant, "la saison avait extrêmement bien commencé", rappelle-t-il. Le mois de septembre a été "exceptionnel, avec une hausse de 24% du chiffre d'affaires grâce à un temps automnal arrivé très tôt qui a poussé la saison automne-hiver".

Les soldes en perte de vitesse

Ces données confirment la perte de vitesse des soldes d'hiver, dont les causes commencent à être bien identifiées.

Entre le "Black Friday" de novembre, désormais bien implanté dans les habitudes de consommation des Français, et les salves de ventes privées en décembre, "il y a un phénomène de saturation des promotions" à l'arrivée des soldes, note Jean-Guilhem Darré, délégué général du Syndicat des indépendants et des TPE, qui souhaiterait que les soldes soient décalés au mois de février.

En outre, "les plateformes en ligne comme Shein et Temu proposent désormais des prix très bas toute l'année, souvent même en dessous des prix soldés que proposent les acteurs traditionnels", remarque Emmanuel Le Roch.

Une concurrence qui émerge "dans un contexte d'incertitudes économiques et politiques jamais favorable à la consommation", ajoute-t-il.

L.M. avec AFP