Prix alimentaires: "il n'y aura jamais une déflation de 20 points", prévient le patron des Mousquetaires

La situation s'améliore dans les rayons des grandes surfaces mais elle ne reviendra pas à celle d'avant 2022. C'est le message qu'a souhaité faire passer le président du groupement Les Mousquetaires sur le plateau de Télématin.
"On est sur une inflation contenue, c'est fini l'inflation à deux chiffres qu'on a connu pendant deux ans à 20%", a-t-il souligné, citant l'exemple des marques de distributeur d'Intermarché en forte régression pour la lessive (-15%) ou encore les frites surgelées (-15%). Thierry Cotillard y voit notamment l'effet de la campagne de sélection de 1.000 produits de marques nationales pour lesquels son enseigne a rogné sur ses marges pour baisser les prix: "On a 700.000 nouveaux clients depuis le début de l'année."
Pour autant, le patron de la grande distribution estime qu'il "sera compliqué" d'enregistrer des baisses significatives et pérennes. "On est industriel, on produit et on voit qu'à la sortie de l'usine, tout a coûté plus cher: l'électricité et les salaires ont augmenté, explique-t-il. On ne reviendra jamais à ce qu'on a connu: il n'y aura jamais une déflation de 20 points."
Baisse de 7% des ventes de produits d'hygiène et d'entretien
Dans le même temps, Thierry Cotillard partage l'observation de son homologue de Système U Dominique Schelcher qui évoque depuis plusieurs mois un phénomène de "déconsommation".
"On observe une baisse en volume de -0,5% mais en valeur, ça progresse car on est toujours porté par l'inflation", relativise-t-il.
"Les habitudes de consommation des Français changent. Ils fréquentent plus d'enseignes pour chercher les meilleurs prix. Lorsqu'ils sont dans nos enseignes, ils cherchent des marques distributeurs, des premiers prix pour faire baisser le prix du panier", poursuit Thierry Cotillard.
Pour le président du groupement Les Mousquetaires, cette "déconsommation" est notamment une "conséquence directe de la loi Descrozaille". "Ce qu'on vend moins depuis le début de l'année, c'est les produits d'hygiène et d'entretien, constate-t-il. Une étude prouve qu'un Français sur deux se limite dans sa consommation et ça se traduit par -7% sur ces produits alors qu'il y a des besoins réels de l'ensemble des Français pour ces produits."