Pourquoi le prix de la bière risque d'augmenter dans les prochaines semaines

Avis aux consommateurs, le prix de la bière risque lui aussi de bientôt augmenter. Alors que ces derniers temps, de nombreux produits ont subi une inflation, la bière ne devrait pas être épargnée.
"Entre 15 et 30 centimes" par bouteille de bière
Invité sur BFM Lille, Pierre Marchica, directeur général de la brasserie "3 Monts", basée à Saint-Sylvestre-Cappel dans les Flandres, estime la hausse entre 5% et 10%, soit une augmentation de 15 à 30 centimes par bouteille de bière.
"C'est une hausse significative mais aussi acceptable en terme de valeur", précise Pierre Marchica à BFM Lille.
Cette augmentation est causée par une hausse des coûts de production pour les brasseurs. Les prix des emballages, des matières premières agricoles, du prix de l'énergie et des coûts de transport affecte lourdement le coût de fabrication.
L'emballage, première cause de la hausse
"Ça appuie assez fort sur notre coût de revient (..) C'est des hausses sur lesquelles on a réduit nos marges mais on ne pourra pas continuer. On ne peut pas niveler le prix par le bas tout le temps, sinon ça a un impact sur notre capacité d'investissement, sur notre qualité, sur l'emploi aussi potentiellement", explique Pierre Marchica.
Actuellement, l'emballage représente 45% à 50% du prix des produits de la brasserie, alors que les matières premières agricoles représentent 25% à 28%. Le constat est le même pour la brasserie Parisis, située en Essonne. La part des matières d'emballage est "énorme" dans le prix final, estime le fondateur.
"L'étiquette c'est fait avec du papier, un cours qui explose. La bouteille, c'est fait avec du verre, une industrie lourde, les cours explosent aussi. Et on a le métal de la capsule, les cours continuent aussi d'augmenter", explique Jonathan Abergel de la brasserie Parisis au micro de BFMTV.
"On ne pourra pas tout supporter"
Le directeur de la brasserie nordiste "3 Monts" rappelle que ce ne sont pas les brasseurs qui choisissent le prix de la bière pour les consommateurs mais bien les distributeurs. Il demande donc l'appui de ces centres de distribution pour limiter l'impact des augmentations.
"On ne pourra pas tout supporter", prévient le patron de la brasserie centenaire.
Jean-François Drouin, président du syndicat national des brasseurs indépendant, appelle également dans Le Figaro les grossistes et les distributeurs à prendre sur leurs marges pour limiter les augmentations.
Selon Pierre Marchica, la solution principale pour permettre de soulager les brasseries reste l'augmentation légère des prix des produits. "Ils n'ont presque pas augmenté ces dernières années", rappelle-t-il.
Afin de limiter les coûts de production pour la brasserie, le directeur de "3 Monts" prône également le développement d'autres solutions, notamment le principe de consigne. Les clients ramènent au supermarché les bouteilles consommées pour qu'elles soient ensuite réutilisées. Une technique déjà répandue en Belgique.