Pâques: les entreprises du chocolat assurent avoir limité l'inflation sur leurs produits

La chasse aux œufs en chocolat pour Pâques va bientôt commencer. Mais dans un contexte d'inflation à deux chiffres dans l'alimentaire, les consommateurs seront-ils toujours au rendez-vous?
"On n'observe pour le moment pas de grands changements chez les Français, le produit reste fort chez les consommateurs mais Pâques sera un révélateur", admet auprès de BFM Business Gilles Rouvière, Secrétaire général du Syndicat du chocolat.
Le responsable indique d'ailleurs qu'en 2022, le secteur a observé "une légère inflexion en volume et en valeur" sans donner de chiffres précis.
Des prix en hausse moyenne de 5,4%, selon le secteur
La question est donc de savoir si la hausse des prix refroidira les consommateurs ou les incitera à modifier leurs choix de chocolats de Pâques quantitativement ou qualitativement.
Il faut d'abord savoir que les prix des œufs et autres poules ont été négociés avec la grande distribution fin 2022, nous explique le syndicat, période où l'inflation des matières premières était un peu moins élevée.
Ils ne prennent pas non plus en compte intégralement le bond du coût des matières premières et de l'énergie, assure le responsable.
"On peut se baser sur l'inflation observée sur nos produits en décembre dernier, soit +5,4% sur un an en moyenne, on est bien loin des +13% dans l'alimentaire en général. On a fait un vrai effort sur nos marges", souligne Gilles Rouvière.
+75% pour le sucre, +8% pour le cacao
L'institut NielsenIQ évoque pour Franceinfo une augmentation moyenne plus proche des 10% sur un an. Le responsable conteste dans le même temps certains chiffres circulant actuellement qui mettent en avant une baisse de 11% en 2022 du coût des ingrédients des oeufs de Pâques.
"Malgré l’allègement des coûts des matières premières pour les producteurs d’œufs de Pâques, les familles devront malheureusement débourser davantage cette année", affirme ainsi Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse des marchés pour eToro.
Un chiffre qui étonne Gilles Rouvière "car l'an passé, le cacao a augmenté de 8%, le sucre de 75%, les emballages de 30% et l'énergie de 150%, tous les coûts ont augmenté et on ne peut pas tout absorber".
Malgré tout, le responsable se dit confiant pour ces fêtes de Pâques 2023, il met en avant "une gamme très large de produits qui permet de se faire plaisir en fonction de son budget" notamment en grande distribution qui représente 70% des ventes de chocolats de Pâques. Et une relation toujours privilégiée des Français avec ce produit plaisir et réconfortant.
Une hausse plus conséquente des prix pour Noël
Désormais débutent les négociations entre industriels et distributeurs pour la période de Noël. Et au vu de la hausse des prix de certaines matières premières qui s'amplifie, il faut donc s'attendre à un vrai bond des tarifs.
"Chaque entreprise, de la petite à la plus grosse, négocie séparément avec les distributeurs, les discussions vont être complexes et exigeantes encore plus avec la hausse des coûts", explique Gilles Rouvière.
La filière souhaite évidemment que la grande distribution accepte de nouvelles hausses de prix. Faut-il s'attendre à un bras de fer et à des menaces de déréférencements comme avec d'autres produits?
"Si jamais il y a eu des menaces, elles ne se sont jamais traduites en actes", indique Gilles Rouvière. D'autant plus que Noël représente 21% des ventes de chocolat en GMS (grandes et moyennes surfaces). Difficile donc de se passer de produits stars.