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Panier des BFM: pourquoi les prix des pommes de terre grimpent en flèche cet été

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Depuis plusieurs mois, les prix de la pomme de terre ne cessent d'augmenter en raison d'une récolte 2022 catastophique. La récolte 2023 a quant à elle pris du retard.

La filière avait tiré la sonnette d'alarme dès l'été 2022. En raison d'une récolte "catastrophique" l'an passé, les prix des pommes de terre ont flambé sur les étals ces derniers mois. Selon l'Insee, ils ont augmenté de 17,2% en juin sur un an, après +14,7% en mai.

Une tendance confirmée par le relevé de prix du Panier des BFM. A 3,75 euros en moyenne dans notre relevé du 1er août, notre paquet de pommes de terre bio de 1,5 kg a en effet bondi de près de 23% dans nos magasins tests cette semaine par rapport à la mi-juillet. C'est la plus forte hausse constatée tous produits confondus depuis le début de notre relevé fin mai.

Toutes les variétés et références semblent touchées. D'après les données de FranceAgriMer, le sac de 5 kilos de pommes de terre de conservation made in France coûtait en juillet 1,30 euro le kilo, soit 42,8% de plus qu'en début d'année. Même constat pour le filet de 2,5 kilos de "pommes de terre four, frites ou purée de conservation" origine France vendu 1,93 euro le kilo, contre 1,33 euro en janvier (+47,3%).

Forte baisse des rendements en 2022

Les pommes de terre consommées ces derniers mois étaient issues de la récolte 2022. Or, cette récolte a été désastreuse en raison de la sécheresse et des chaleurs extrêmes.

Interrogé par BFM Business, Geoffroy d'Evry, président de l'Union nationale des producteurs de pommes de terres (UNPT) évoque des baisses de rendement "de 20%", voire même de "50% sur la fécule".

Résultat, l'offre s'est considérablement amoindrie quand la demande est restée stable, d'où une forte hausse des prix. Mais malgré cette spirale inflationniste, la pomme de terre "reste un aliment pas cher et accessible", tient à souligner Geoffroy d'Evry.

Une récolte 2023 en retard

La flambée des prix énergétiques a également contribué à tirer les prix vers le haut. "On a eu des hausses de charges importantes, notamment les charges d'électricité", rappelle le président de l'UNPT. Et pour cause, le stockage de la pomme de terre se fait dans d'immenses chambres froides gourmandes en énergie. Dans ces conditions, certains producteurs ont préféré écouler rapidement leur récolte pour limiter l'explosion des factures d'électricité. Ce qui a accéléré l'épuisement des stocks.

Il faut désormais compter sur la récolte 2023 pour que la situation s'améliore. Mais celle-ci a pris du retard avec des plantations plus tardives en raison des fortes chaleurs au printemps.

"On va avoir une production qui va arriver sur le marché un peu plus tard", confirme Geoffroy d'Evry. Pour autant, "il n'y aura pas de problème d'approvisionnement", assure-t-il.

Le président de l'UNPT prévient en revanche qu'"il n'y a pas de raison que les prix baissent" à ce stade, compte tenu des hausses de charges que les producteurs continuent "de répercuter".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco