Le panier des BFM: pourquoi les courses coûtent plus cher sur la Côte d'Azur qu'ailleurs

Plus cher qu'en Ile-de-France ou que dans la région lyonnaise, la Côte d'Azur se distingue avec un panier de courses au tarif bien plus élevé que la moyenne nationale.

Un billet de 10 euros. Voilà l'économie que feraient les consommateurs de la Côte d'Azur s'ils faisaient leurs courses quelque 300 km plus à l'ouest. C'est en effet l'écart de prix constaté entre notre panier de courses de 50 produits acheté dans la région de Nice par rapport à celui acheté en Occitanie. Il s'agit dans les deux cas de la même sélection de produits et de la même enseigne de grande distribution.

Pourtant, dans le cas occitan, le panier est le moins cher de notre panel de 16 régions (180,97 euros) et dans le cas azuréen, il est de loin le plus coûteux (190,10 euros).

>> Vos courses sont-elles plus chères qu'ailleurs? Comparez les prix avec le "panier des BFM"

Dans ce dernier, 34 parmi la cinquantaine de produits sont les plus chers de notre relevé. 22,30 le paquet de couches (20,40 euros en moyenne), 13,10 euros la boîte de 10 steaks hachés surgelés (12,50 euros dans les autres supermarchés), plus de 5 euros le pack de 6 canettes de bières (les autres tournent autours de 4,80 euros)... Et on peut multiplier les exemples. Le panier de la Côte d'Azur est plus cher que le Francilien (185 euros) et que celui de la région lyonnaise (184 euros).

Et encore, aucun de nos magasins tests (que nous gardons secrets) n'est situé dans le centre de la ville de Nice qui selon le comparateur de l'UFC-Que Choisir a un taux particulièrement élevé de supermarchés "très chers". Des prix si élevés que de nombreux consommateurs frontaliers préfèrent faire leurs courses en Italie voisine.

Loyers, pouvoir d'achat, tourisme...

Pourquoi les prix sont-ils si élevés sur la Côte d'Azur? D'abord parce que les baux commerciaux y sont particulièrement élevés. La zone est très urbanisée et attire des résidents et des investisseurs à forte capacité d'achat. Les loyers des magasins y sont donc plus élevés que la moyenne nationale, ce qui se reflète sur les prix.

La population y est de plus relativement âgée (45,2% des Maralpins ont plus de 60 ans selon l'Insee contre 37,9% en moyenne en France) et dispose en moyenne d'un pouvoir d'achat élevé. Or les prix pratiqués par les supermarchés reflètent en partie le pouvoir d'achat de leur zone de chalandise.

Il s'agit enfin d'une des zones les plus touristiques du territoire. Avec 10 millions de touristes accueillis en 2022 et une fréquentation de l'aéroport de Nice qui a dépassé les 12 millions, la Côte d'Azur attire un large public plutôt aisé. Ce qui n'est évidemment pas propice à une politique tarifaire agressive de la part des enseignes de grande distribution.

Reste à savoir si les prix azuréens seront moins prompts à baisser qu'ailleurs. Rendez-vous la semaine prochaine pour constater l'évolution du "Panier des BFM" dans toutes les régions de France.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco