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"Origin'Info": 80 marques s'engagent à mieux informer les consommateurs sur l'origine des produits

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80 marques de distributeurs et d'industriels de l'agroalimentaire ont adhéré au projet de logo "Origin'Info" qui permettra de mieux informer les consommateurs sur l'origine des matières premières qui composent les produits alimentaires transformés.

Origin'info, nouveau logo apposé sur les produits alimentaires transformés, permettra de connaître la provenance de leurs ingrédients: mais cet indicateur, réclamé par le monde agricole, ne se fera que sur la base du volontariat, ce que critiquent les associations de défense des consommateurs.

Le gouvernement avait annoncé l'initiative fin février. Il s'agit de "délivrer une information neutre et objective sur l'origine des produits alimentaires", avait indiqué en mars la ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire. Les détails ont été révélés vendredi par Le Parisien.

Le logo Origin'Info pour indiquer la provenance des produits
Le logo Origin'Info pour indiquer la provenance des produits © Bercy

80 marques s'engagent

Le logo, bleu ou noir, sera apposé directement sur les emballages, et, dans un cartouche tout simple, le fabricant indiquera les trois principales matières agricoles de son produit et leurs pays d'origine. Sur une photo d'illustration représentant un plat de pâtes à la bolognaise, on peut lire ainsi "Blé France", "Tomates Italie" et "Boeuf France".

Le logo pourra être complété par une mention du lieu où le produit a été transformé - à laquelle tiennent notamment les PME et ETI françaises de l'alimentation réunies dans Pact'Alim - , et par un graphique symbolisant la part de chaque produit primaire dans la composition. Interviewée dans Le Parisien, Olivia Grégoire considère que cette initiative "est le sens de l'histoire", car "pour plus de 80% des consommateurs", les "éléments saillants qui déterminent l'acte d'achat" sont "le prix et l'origine géographique du produit".

Olivia Grégoire avait déjà précisé que le dispositif ne pouvait se faire que sur la base du volontariat, pour rester dans le cadre du droit européen. Les entreprises participantes signent ainsi une charte, ce que 80 ont déjà fait selon un communiqué de Bercy, soit "10.000 références" concernés. Parmi elles figurent Fleury Michon, Bonduelle, D'Aucy, Lesieur, mais aussi des distributeurs comme Leclerc, Intermarché ou Lidl. Les associations de défense des consommateurs Familles rurales, Foodwatch et UFC-Que Choisir, ont salué "la démarche en faveur de plus de transparence", mais regretté que la démarche doive être volontaire.

Pas de smartphone

"Les marques ayant une politique d'approvisionnements aux origines multiples, variables ou lointaines ne seront pas incitées à faire preuve de plus de transparence", observent-elles dans un communiqué commun. L'UFC-que Choisir avait publié fin mars une étude montrant que pour plus des deux tiers des ingrédients des aliments transformés (conserves, plats préparés, salades, sandwich, charcuteries...), les fabricants renseignent peu ou pas l'origine.

"La volonté d'améliorer l'information (...) est une très bonne chose", a observé vendredi auprès de l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir. Mais sur la base du volontariat, "pour les fabricants qui ne veulent absolument rien faire, c'est possible".

Les associations déplorent aussi la possibilité pour les fabricants agro-industriels de dématérialiser l'information avec un QR code sur le produit, alors même que les consommateurs n'ont en moyenne que quelques secondes à consacrer à chaque produit lors de leurs courses. Et "près du quart n'ont pas de smartphone", rappelle Olivier Andrault. Dans Le Parisien, Olivia Grégoire justifie la possibilité du QR code par le changement d'origine de certains ingrédients en fonction des saisons, comme les fraises dans les yaourts ou les tomates dans la sauce tomate.

L'invité de Charles Matin : Origine-Info, un indicateur sur l'origine des produits - 14/03
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Ainsi, souligne-t-elle, le QR code évite à l'entreprise d'avoir à "modifier régulièrement son packaging", ou pire, de donner sur l'emballage des "informations erronées". CLVC (Consommation, Logement, Cadre de Vie) estime aussi que le nouveau logo "ne doit pas occulter le déploiement du Nutri-Score" qui concerne la qualité nutritionnelle des produits, et craint que "certaines marques affichent uniquement le logo qui leur est avantageux".

Pact'Alim salue la mise en place de ce "dispositif volontaire", souhaitant toutefois pouvoir l'évaluer dans un an, notamment en termes de coût. Enfin, tant Pact'Alim que les associations de défense des consommateurs enjoignent Mme Grégoire à porter à l'échelon européen l'obligation d'adopter dès 2025 une mesure comme Origin'info.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco