Olivia Gregoire ironise sur la souveraineté alimentaire "assez personnelle" de Michel-Edouard Leclerc

La ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire sur le perron de l'Elysée à Paris, le 14 juin 2023 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Michel-Edouard Leclerc s'attaque (à nouveau) à la loi Egalim. Cette disposition qui oblige les distributeurs à prendre une marge minimal de 10% sur les produits alimentaires afin de mieux rémunérer le monde agricole. Une obligation que le patron des centres E.Leclerc hors-sujet en période de forte inflation surtout lorsqu'elle concerne des produits comme le chocolat ou le café qui ne sont pas produits en France.
"Michel-Edouard Leclerc a une considération de la souveraineté alimentaire qui est assez spécifique, c'est ce qui fait son charme, mais qui est assez personnelle", a ironisé ce lundi sur France Info, Olivia Gregoire, la ministre déléguée au Commerce.
Michel-Edouard Leclerc réclame de pouvoir s'approvisionner à l'étranger pour contourner les prix négociés en France afin d'obtenir des tarifs plus bas sur les produits du quotidien.
"L'an passé il n'a pas hésité de façon un peu provocante à rappeler qu'il n'avait aucun problème à s'approvisionner avec des produits à l'étranger si tant est que ça fasse baisser les prix, c'est vrai que c'est très en soutien des producteurs français ce type d'attitude", a raillé Olivia Gregoire.
Pour rappel, la loi Egalim qui s'applique depuis 2018 fixe un niveau minimal de seuil de revente à perte (SRP+10) qui oblige les enseignes à pratiquer une marge minimale de 10% sur le prix de vente final afin de limiter la guerre des prix. Cette obligation a été reconduite en début d'année mais de nombreux distributeurs estiment que cette disposition est trop contraignante et générale et ne profite pas aux producteurs français. Tout en étant potentiellement inflationniste.
"Cette marge de 10% elle sert à protéger les producteurs, rappelle Olivia Gregoire. La loi elle s'applique à tous, elle ne se décline pas en fonction des produits, on ne fait 20.000 lois parce qu'il y a 20.000 références dans les hypermarchés de M. Leclerc. Je ne suis pas certaine qu'en droit on puisse adapter un dispositif uniquement aux produits français."
