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Négociations commerciales avancées: comme les industriels, Système U redoute un "engorgement"

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Le PDG de Système U Dominique Schelcher demande de "revoir l'enchaînement des délais, tout en préservant la différenciation pour les PME".

Le PDG de Système U Dominique Schelcher a, comme ses fournisseurs agro-industriels, dit craindre un "engorgement" dans les négociations, dont la grande majorité devra se conclure le 31 décembre comme le prévoit désormais un projet de loi gouvernemental adopté lundi par l'Assemblée nationale. "Le calendrier fixé va conduire à un engorgement pour les négociateurs au moment des fêtes de fin d'année", a estimé sur X (anciennement Twitter) le patron du quatrième acteur de la grande distribution en France derrière E.Leclerc, Carrefour et Intermarché.

Argumentant que "les hommes et les femmes du métier, qu'ils soient distributeurs ou industriels, ont aussi droit à une trêve des confiseurs et à retrouver leurs familles", Dominique Schelcher demande de "revoir l'enchaînement des délais, tout en préservant la différenciation pour les PME". Et d'avertir: "nous ne parviendrons pas à réaliser l'impossible". Mardi soir, c'était l'Ania, principale organisation représentative des agro-industriels de l'alimentation, qui avait indiqué craindre "un engorgement au niveau des cellules de négociations".

La grande majorité des fournisseurs sous le seuil des 350 millions d'euros de CA annuel selon l'Ania

L'Assemblée nationale a adopté lundi un projet de loi avançant les négociations commerciales entre grands industriels et supermarchés, avec pour objectif incertain de faire baisser les prix en rayons. Le projet de loi prévoyait initialement de n'avancer que pour les plus gros industriels ces négociations qui permettent de fixer les conditions (prix d'achat, place en rayon, calendrier promotionnel...) auxquelles les supermarchés vont s'approvisionner pour l'ensemble de l'année. Mais les plus petits craignaient d'être désavantagés en passant dans un second temps.

Finalement, les députés ont adopté un amendement qui impose que les négociations aboutissent le 31 décembre pour les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 350 millions d'euros et le 15 janvier pour les autres. Selon l'Ania, la très grande majorité des fournisseurs des supermarchés ont un chiffre d'affaires annuel inférieur à ce seuil. L'Ania privilégierait de fixer comme date butoir pour tous "le 31 janvier", "avec une charte pouvant protéger les intérêts des plus petits", déclarait mardi soir son président, Jean-Philippe André. L'examen du projet de loi doit commencer en séance publique au Sénat le 26 octobre.

TT avec AFP