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Michel-Edouard Leclerc favorable à des prix planchers pour les agriculteurs

Michel Edouard Leclerc, PDG du groupe Leclerc

Michel Edouard Leclerc, PDG du groupe Leclerc - BFMTV

Le PDG du groupe Leclerc veut bien mettre fin à la guerre entre indutriels et distributeurs pour assurer de meilleurs prix aux agriculteurs. Mais il pointe le revirement sur ce sujet de Serge Papin, ancien patron de Système U qui rend un rapport sur le sujet.

La guerre des prix, qui se fait au détriment des agriculteurs et des éleveurs, va-t-elle cesser dans la grande distribution? Dans le rapport qu'il remet ce jeudi au ministre de l'Agriculture, Serge Papin, ex-patron de Système U, propose de sanctuariser par contrat les prix agricoles planchers, notamment en tenant compte des coûts pour que les agriculteurs ne vendent plus à perte.

"J'adhère, mais la question est de savoir pourquoi on ne l'a pas fait avant", a réagi sur BFMTV Michel-Edouard Leclerc, patron des centres Leclerc. "Je suis d'accord qu'on garantisse aux agriculteurs français un seuil au-dessous duquel on sait qu'ils ne pourront pas vivre. Ça fait sens que les industriels s'engagent sur un prix et qu'ils informent les distributeurs du prix d'achat".

"Une peau de banane" à Serge Papin

Mais pour le dirigeant, cet engagement sur les prix est "déjà dans la loi" et n'est appliqué par personne.

"Serge Papin le sait puisque pendant 10 ans il dirigeait un groupe de distribution qui s'est associé avec Auchan, Carrefour, Casino pour acheter le moins cher possible. Je lui envoie une peau de banane mais il était de l'autre côté. Aujourd'hui, il veut qu'on fasse quelque chose qu'il ne faisait pas. Pourquoi pas. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis", estime Michel-Edouard Leclerc.

Selon Michel-Edouard Leclerc, le problème repose surtout sur les industriels. Il rappelle l'affaire Danone, où des investisseurs activistes ont poussé vers la sortie le patron Emmanuel Faber.

"Ce n'est pas pour ses choix d'entreprises à mission. Ils ont dit que l'entreprise ne rapportait pas assez à ses actionnaires. Quand Danone vient négocier avec moi et qu’ils me disent qu'ils veulent plus pour rétribuer les agriculteurs, je sais que ce n'est pas vrai".

Michel-Edouard Leclerc accepte ainsi l'idée de garantir au départ aux agriculteurs le prix qu'ils percevront et "l'industriel sera obligé d'être transparent" envers les distributeurs.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco