Médicaments sans ordonnance: les prix se sont envolés

En 2018, 31% des Français ont été confrontés au moins une fois à l'indisponibilité d'un médicament demandé due à une rupture de stock au cours des six derniers mois. - Stéphane de Sakutin - AFP
Une augmentation moyenne de 9% depuis 2010 du "panier" de médicaments en libre accès: c’est ce que constate Familles Rurales dans son Observatoire.
Certains prix s’envolent littéralement. Par exemple, le Nurofen a bondi de 25% en 8 ans, le Strepsils de 19% ou encore le Maalox qui enregistre 12% de hausse. "Ces produits sont pourtant fréquemment utilisés pour traiter des maux de tête, de gorge ou des aigreurs d’estomac", déplore Familles Rurales, qui rappelle qu’entre 2010 et 2018, les médicaments en accès libre ont subi deux hausses successives de TVA : de 5,5% à 7% puis de 7 à 10% en 2014.
Des prix illisibles et inaccessibles
Autre sujet de mécontentement pour l’association qui défend les familles, l’inaccessibilité des prix. Selon Familles Rurales, 75% des boîtes de médicaments sont dépourvues d’étiquette, la moitié des médicaments sont sur des présentoirs situés derrière le comptoir des pharmaciens. "C’est impossible pour les consommateurs de savoir ce qu’il paiera avant d’acheter", se désole l’association.
De plus, seuls 39% des pharmaciens délivrent systématiquement un ticket de caisse. Or, à défaut de disposer de l’information due avant d’acheter, remettre un ticket de caisse permettrait au consommateur de se rendre compte du prix du produit après son achat. "Il retrouverait ainsi une possibilité de comparaison dont il est très largement dépourvu aujourd’hui".
Des écarts de prix en officine, mais aussi sur internet
"Si « le libre accès » aux médicaments sans ordonnance n’a pas fait baisser les prix, force est de constater que l’ouverture à la vente en ligne autorisée depuis 2013 n’a fait qu’exacerber un contexte de jungle tarifaire", constate aussi Famille Rurales.
En effet, qu’il s’agisse de pharmacies "physiques" ou "en ligne", l’association constate des écarts de prix très importants : "le prix d’un tube d’Activir par exemple passe de 2,99 euros à 9,20 euros en officine et de 2,49 euros à 6,66 euros sur internet, c’est entre 3 et 4 fois plus cher pour un même produit".
En moyenne, selon l’association, l’écart tourne autour de 190%, notamment en ce qui concerne le Nurofen, dont le prix le plus bas est de 1,89 euro sur internet, et le plus haut de 5,50 euros en officine. Si les prix sur internet peuvent sembler plus avantageux, ce n’est souvent plus le cas avec les frais de port, en moyenne de 6,15 euros.
Plus de concurrence
Face à cette explosion des prix, l’association appelle les familles à faire jouer la concurrence, en exigeant les prix des différents traitements possibles afin de choisir celui qui correspond le mieux à leur budget et à leurs attentes. Elle invite enfin la DGCCRF à diligenter une enquête pour vérifier notamment la disponibilité de l’information en officine, et à prendre des sanctions à l’encontre des professionnels qui ne respecteraient pas le droit de la consommation.