Marché mondial de l’alcool: vers un recul de la consommation de vin et une explosion du gin

Taxes douanières sur les importations de vins aux États-Unis, incertitudes sur les échanges avec la Chine en pleine épidémie de Coronavirus. Les tensions sur le commerce international vont peser sur la consommation d’alcool à travers le monde, prévient IWSR, le cabinet qui analyse les chiffres du marché des boissons. Dans son dernier rapport portant sur la période 2018-2022, le spécialiste prévoit trois grandes tendances qui vont forcer les fabricants de vins et spiritueux à repenser leur offre. Les voici :
> Le vin séduit de moins en moins
Ce qu’on appelle le "vin tranquille", c’est-à-dire hors pétillant, devrait voir sa consommation reculer de 0,2% sur la période 2018-2022. En cause, principalement, les perspectives de ralentissement de sa consommation en Chine. Une tendance à laquelle devraient échapper les vins pétillants (champagne, cava, prosecco, crémant...), du fait de leur succès aux États-Unis, en Italie et en Russie.
> Le gin s’impose
Le plébiscite du gin au niveau mondial a été incontestable en 2018: sa consommation a crû de plus de 8% en un an, note IWSR. Une progression notamment tirée par la Grande-Bretagne, où la consommation de cette eau-de-vie a progressé de 32,5%. Mais à l’avenir, le gros de la demande pour cet alcool devrait venir de marchés qui n’ont pas tellement la tradition du gin, comme le Japon, le Nigeria, le Mexique, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Russie. Ce succès mondial devrait permettre au gin d’atteindre une part du marché mondial de l’alcool de 4,2%.
> Les jeunes boivent peu d’alcool
ISWR note que les jeunes générations boivent peu d’alcool par rapport à leurs ainés. En outre, la consommation de plus en plus axée sur la santé et le bien être dans les marchés matures amplifie les besoins d’une offre de boissons peu alcoolisées. Ce segment des boissons sans alcool devrait ainsi prendre de plus en plus de place par rapport aux vins et spiritueux. IWSR estime ainsi que "le plus grand défi se posera aux producteurs de vin, qui devront investir dans la R&D pour créer une alternative à l'alcool séduisante en termes de qualité et de goût".