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Les patrons de Sodexo, Babybel et Super U appellent à taxer davantage les produits sucrés

Une photo prise le 8 septembre 2011 à Paris montre des canettes de différents sodas. (Illustration)

Une photo prise le 8 septembre 2011 à Paris montre des canettes de différents sodas. (Illustration) - AFP PHOTO JOEL SAGET

Les PDG de la Coopérative U, de BEL et de Sodexo ont établi, sous l'égide de l'Institut Montaigne, une série de propositions visant à réduire la consommation de sucre et de produits ultra-transformés, dont la hausse de la taxe pour ces aliments.

En collaboration avec l'Institut Montaigne, les patrons de la Coopérative U, de BEL (Babybel) et de Sodexo proposent, dans un document publié mercredi, d'ajuster la taxe sur les produits sucrés à 20% au lieu des 10% actuels.

Face à un contexte inflationniste et à une consommation française "trop centrée sur des produits ultra-transformés", l'Institut Montaigne considère que les responsabilités doivent être "réparties" et que tout ne peut pas uniquement reposer sur les consommateurs.

"C'est quand même étonnant pour un patron comme moi de parler de fiscalité nutritionnelle, mais on assume", a déclaré Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U (ex Système U), à l'AFP.

À partir de ce constat, l'Institut a, en concert avec les trois grands groupes alimentaires, mis sur la table un ensemble de mesures afin de favoriser l'alimentation saine et "réduire la précarite".

Un chèque de 30 euros par mois pour les plus modestes

Outre l'harmonisation de la taxe sur les produits sucrés à 20%, l'Institut propose également "d'apporter un soutien budgétaire aux Français en situation de précarité alimentaire" à travers un chèque de 30 euros par mois. Objectif: faciliter l'achat de fruits et légumes pour les quatre millions de Français bénéficiaires de l'aide alimentaire, indique le document élaboré par le think-tank.

Par ailleurs, il est également préconisé d'instaurer ce chèque jusqu'en 2027 afin d'établir un bilan et de mesurer l'efficacité de l'aide. Le coût d'un tel dispositif serait estimé à 1,4 milliard d'euros mais l'Institut Montaigne estime que celui-ci pourrait être couvert par les recettes fiscales issues de "l'instauration de la nouvelle taxe" sur les produits sucrés.

"Les recettes fiscales estimées entre 560 millions et 1,2 milliard d’euros selon la méthode retenue pourraient être redistribuées au financement du chèque alimentaire", peut-on lire.

Les propositions de l'Institut Montaigne se tournent également vers les associations et la restauration collective. Par exemple, dans le but de "soutenir les acteurs locaux en première ligne face à la crise sociale", il est conseillé d'appliquer une exonération de TVA pour "les achats de denrées alimentaires pour les associations d'aide alimentaire", développe le rapport.

Enfin, l'Institut recommande également de renforcer les "synergies" entre "les collectivités territoriales, les associations et les entreprises" afin de développer les cantines sociales.

Sacha Carion