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Les parcs de loisirs ont eu moins de succès qu'escompté cet été

La saison estivale des parcs à thèmes français "n'est pas mauvaise" mais la fréquentation aurait pu être meilleure. (image d'illustration)

La saison estivale des parcs à thèmes français "n'est pas mauvaise" mais la fréquentation aurait pu être meilleure. (image d'illustration) - Joël Robine - AFP

Les grèves à la SNCF, mais aussi la Coupe du Monde de football et la canicule ont perturbé la saison des parcs d'attractions en France, faisant fluctuer leur fréquentation. Certains sites ont cependant réussi à tirer leur épingle du jeu.

L'été 2018 a été riche en activités sportives et en chaleur, incitant Français comme touristes à délaisser quelque peu les parcs à thèmes. "Juillet et août sont bons, mais ils auraient pu être meilleurs", résume François Fassier, directeur des parcs de loisirs (Astérix, Walibi, Futuroscope, Grévin) de la Compagnie des Alpes.

"Cela a été variable d'un parc à l'autre, mais le Futuroscope et le Parc Astérix ont été touchés par la grève SNCF qui a duré très longtemps, on a eu pas mal d'annulations de groupes". Et pendant le championnat du monde de football, "l'environnement a été léthargique de la demi-finale à pratiquement une semaine après le titre. Ensuite on a entamé la canicule", détaille-t-il.

Disneyland Paris et le Puy du Fou résistent 

Le Parc Astérix a cependant atteint son deux-millionième visiteur fin août (alors que l'an dernier ce cap avait été franchi fin septembre) ce qui lui permettra de réaliser un "record historique" cette saison. "Nous sommes en croissance, mais cela aurait pu être encore mieux", souligne François Fassier.

La fréquentation du Futuroscope de Poitiers s'est en revanche repliée d'environ 5%. Outre l'impact lié à la Coupe du monde, à la canicule et aux grèves, le responsable de la Compagnie des Alpes met en avant la base de comparaison "très élevée" en 2017, année de célébration des 30 ans du parc et de l'inauguration d'une attraction majeure. Il évoque également "une relative désaffection du littoral pendant l'été, constatée par l'ensemble des acteurs du tourisme du grand-ouest".

Premier parc -et de très loin- en termes de fréquentation, Disneyland Paris ne communique plus son nombre de visiteurs depuis 2015, année où il en avait comptabilisé 14,8 millions. Sans donner plus de détails sur 2018, il indique à que les célébrations de son 25e anniversaire "ont connu un franc succès" et que la saison dédiée à l'univers Marvel a aussi été "lancée avec succès".

Le Puy du Fou devrait pour sa part réaliser une année record, avec 2,3 millions de visiteurs d'ici à la fin de la saison en novembre.

"Ce ne sera pas une grande année pour les parcs"

"La canicule n'a pas vraiment perturbé notre fréquentation car nous avons beaucoup d'activités couvertes et climatisées. Et la grève SNCF a eu un léger impact au printemps sur certaines dates où nous avions des trains spéciaux. Mais nous n'avons pas connu d'impact majeur", commente Nicolas de Villiers, président du site vendéen.

"Cela ne sera pas une grande année pour les parcs, à l'exception des sites franciliens comme Disneyland Paris qui ont bénéficié du flux de touristes étrangers", souligne Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme.

L'expert indique que la saison a été "compliquée, avec un mauvais mois de juillet où la fréquentation a baissé d'environ 8% sur l'ensemble des parcs, hors Disneyland". Et il évoque aussi un été "atypique, avec une clientèle de plus en plus volatile et de moins en moins prévisible".

La saison "n'est pas mauvaise" pour autant 

Autre élément qui n'a pas joué en faveur des parcs, le fait que "plus de Français ont décidé cet été de partir à l'étranger, au détriment d'un séjour en France", détaille Didier Arino. 

"La saison n'est pas mauvaise", relève Sophie Huberson, déléguée générale du syndicat des espaces de loisirs, d'attractions et culturels (Snelac), tout en reconnaissant que les fortes chaleurs ont généré "une baisse de la fréquentation dans les parcs d'attraction et les parcs animaliers". "Un aléa météo peut se traduire par un simple report de la visite, mais quand la canicule se prolonge, il y a abandon de la visite", indique-t-elle.

Le Jardin d'Acclimatation de Paris semble, lui, avoir profité de la surchauffe. Tout juste rénové, il a rouvert au public le 1er juin ses 40 attractions immergées dans la nature, et indique avoir attiré 250.000 personnes en juillet comme en août, des chiffres "en-dessus de 2017 et des prévisions".

A.M. avec AFP