Les magasins de bricolage saluent une année 2020 "hors du commun"

Perceuse Black+Decker - Black+Decker
On savait que les différents confinements de l'an passé avaient donné des envies de bricolage aux Français afin d'aménager leurs domiciles ou leurs jardins. Cet engouement s'illustre aujourd'hui par les chiffres annuels du secteur qui évoque "une année hors du commun".
Le marché du bricolage atteint ainsi en 2020 un chiffre d’affaires jamais observé de 31 milliards d’euros, soit une progression de 13% par rapport à 2019, tous circuits confondus. Rappelons que depuis 2003, les ventes du secteur oscillaient entre 20 et 27 milliards d'euros.
Cette perfomance est d'autant plus notable que de nombreux magasins ont dû fermer pendant le premier confinement de mars à mai. De quoi faire plonger les revenus du secteur de 48 à 51% pendant cette période.
Bond logique du ecommerce
Mais "dès le mois de mai, des progressions de ventes à deux chiffres ont traduit une tendance de fond allant au-delà du rattrapage. En effet, confinés, les Français ont eu le temps de profiter de leur habitat, d’en apprécier ses défauts et d’envisager le réaménagement de celui-ci pour les besoins du télétravail ou tout simplement pour mieux vivre ensemble, se félicitent Inoha (les industriels du nouvel habitat) et la FMB, la Fédération des magasins de bricolage et de l'aménagement de la maison.
Dans les chiffres, cela s'est traduit par des pics de ventes en mai: +24% et en juin: +30%. Puis de +30% en décembre après le deuxième confinement.
Tous les canaux de vente ont profité de cette tendance mais comme dans beaucoup de secteurs, ce sont les acteurs de la vente en ligne qui tirent leur épingle du jeu et notamment les pure-players qui voient leurs parts de marché progresser: 14% contre 67% pour les grandes surfaces de bricolage avec des ventes en hausse de 6,5%. Mais ces derniers ont mis l'accent sur le e-commerce et voient leurs ventes en ligne bondir de 111%.
"L’année 2021 est une année hors du commun, qui a été l’occasion pour les GSB (grandes surfaces de bricolage, NDLR) de renforcer leur présence sur les ventes en ligne et de conforter leur prédominance sur le marché du bricolage. Cela a été rendu possible en premier lieu par la reconnaissance du caractère essentiel des magasins de bricolage, et par la consolidation réussie de leur omnicanalité", commente Mathieu Pivain, président de la FMB.
Les outils stars des ventes notamment les perceuses
Côté produits, "la quasi-totalité des rayons profite du dynamisme du marché à l’exception de celui du chauffage (+3%), pénalisé par la douceur des températures", peut-on lire dans le bilan annuel.
Les stars de 2020 sont les outils dont les ventes flambent de 28% notamment avec les perceuses avec et sans fil en tête de liste, devant la peinture (+22%) qui, après trois ans d’érosion, a explosé en 2020, souligne la FMB.
Ils sont suivis par la quincaillerie (+20%) et la décoration (+16%), boosté par la ruée sur le papier peint.
Le rayon jardin (+14%) bénéficie de la météo très favorable lors du confinement du printemps qui se traduit notamment dans les chiffres de ventes de mobilier de jardin et de piscines.
Les rayons Plomberie/Salles de bains / Cuisine (+9%) et Electricité (+11%) connaissent une croissance plus modérée. "Les Français ne semblent pas avoir priorisé l’aménagement de ces pièces, qui nécessitent des travaux techniques importants", commente la FMB.
Leroy Merlin écrase le marché des grandes surfaces de bricolage
Le rayon Bois & Menuiserie (+6%) affiche également une très belle progression "s’expliquant en partie par l’essor du télétravail et la nécessité de créer des espaces adaptés (aménagement de bureaux, rayonnage, …)".
Enfin, concernant les enseignes, Leroy Merlin continue à écraser le secteur avec une part de 36% (7,7 milliards d'euros de CA), devant Castorama (14%, 3 milliards d'euros de ventes), Brico Dépôt (13%, 2,7 milliards d'euros) et Bricomarché (10%, 2,1 milliards d'euros).
Reste à savoir si cet engouement va se poursuivre cette année. Si les conditions de confinement sont aujourd'hui moins strictes, différents leviers vont continuer à dynamiser les ventes, estime le secteur. Il y a d'abord l'épargne des Français, très élevée, mais aussi la politique gouvernementale en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments.
"Pour autant, même si le contexte est favorable, la visibilité sur le second semestre reste extrêmement faible en raison des perspectives économiques incertaines (conséquences Covid-19, pénurie des matières premières, etc)" souligne les acteurs de ce marché.