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Les étudiants disent avoir besoin de 1.200 euros par mois pour vivre correctement

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Selon une étude, c'est presque deux fois plus que leur budget mensuel moyen qui est de 628 euros.

La situation financière des étudiants français est toujours aussi tendue. Selon une étude* menée par Opinionway pour Sofinscope, une émanation du Crédit Agricole, près d’un jeune sur deux (45%) estime que sa situation financière ne lui permet pas de profiter de sa vie étudiante.

En cause, des revenus trop serrés. En moyenne, les étudiants disposent de 628 euros par mois (657 euros en Ile-de-France), une somme largement perçue comme insuffisante. Seulement un étudiant sur quatre se dit autonome financièrement.

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Evidemment, cette somme couvre certaines disparités puisqu'elle descend à 531 euros pour les étudiants qui ne travaillent pas tandis qu’elle s’élève à 901 euros pour ceux qui ont un emploi étudiant régulier (21% de cette population).

Une chose est sûre, ils estiment être loin du compte par rapport à leurs besoins. "Les étudiants se voient contraints de vivre au-dessus de leurs moyens. Actuellement, ils estiment le montant total de leurs dépenses mensuelles à 700 euros, soit 72 euros de plus que le montant à leur disposition", peut-on lire.

Santé et loisirs sacrifiés

Le budget idéal selon eux étant de 1.218 euros par mois, soit 590 euros de plus que la moyenne des 628 euros.

Et ces besoins n'ont rien de fantasques. Les étudiantes consacrent la moitié de leur budget à leur logement (311 euros en moyenne) et à l’alimentation (114 euros), des postes qui ont tendance à être de plus en plus coûteux.

Ils dédient également 11% de leur portefeuille à leur épargne (94 euros) et ­6% aux transports (48 euros), avance l'étude. Les loisirs et le shopping font partie en revanche de leurs plus petits postes de dépenses (53 euros) avec la santé (28 euros).

71% reconnaissent avoir besoin de recourir à une aide financière pour équilibrer leur budget. Pour joindre les deux bouts, 39% d'entre eux font appel à leurs parents, 46% à envisager même de retourner vivre chez leurs parents s’ils ne s’en sortent pas, et 27% s’appuient sur les bourses étudiantes.

Face à cette situation, beaucoup d'organisations étudiantes réclament la mise en place d'un revenu minimum universel. A l'image de Petit-Quevilly près de Rouen qui va proposer dès ce mois de septembre un revenu minimum allant jusqu'à 100 euros par mois pour "permettre aux étudiants de se "concentrer sur leurs études".

La question récurrente du revenu universel étudiant

Mais au niveau national, l'idée a du mal à convaincre. "Il n'y a pas un pays qui aide plus les étudiants que la France sur le plan social" mais "je ne suis pas favorable à ce qu'on dise, à 18 ans, on a le droit à un revenu universel sans obligation", expliquait ainsi Emmanuel Macron en octobre 2023.

"Je suis pour qu'on améliore le système. Mais je ne suis pas pour un revenu universel inconditionnel", a-t-il ajouté, en se disant favorable à ce "qu'on ne contrôle plus la présence aux examens et la réussite aux examens".

Mais, a-t-il admis, "il y a encore trop d'étudiants qui sont dans la précarité, surtout dans les grandes villes où le logement est cher".

Quatorze présidents d'université ont pourtant appelé en septembre dernier dans une tribune à la création d'une "allocation d'études pour tous les étudiants", afin de "juguler la pauvreté", faciliter "le développement de l'autonomie" des jeunes et leur accès à l'enseignement supérieur.

*: étude réalisée auprès d’un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées du 30 mai au 6 juin 2024 par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview).

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business