Les entreprises prêtes à verser un chèque carburant façon prime Macron

La question des prix du carburant demeure au coeur des réflexions du gouvernement afin de préserver le pouvoir d'achat des Français. D'autant plus que le coût de l'essence devrait resté élevé encore plusieurs mois.
Au-delà de la remise de 18 centimes sur les prix à la pompe qui doit prendre fin le 31 juillet prochain, le gouvernement planche sur plusieurs scénarios et dispositifs, plus ciblés.
"Nous travaillons à un dispositif qui permet d'être plus fin et d'accompagner en particulier ce qu'on appelle les "gros rouleurs", tous ceux qui ont besoin de carburant pour travailler et qui ont une consommation obligée. C'est encore à l'étude, nous y travaillons." a ainsi indiqué ce mardi sur l'antenne de BFMTV/RMC Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle ministre de la Transition écologique.
Inspiré de la prime Macron
Cette nouvelle mesure n'est pas attendue avant la rentrée. De leur côté, les entreprises formulent également des propositions. Le Medef plaide ainsi pour la mise en place d'un chèque carburant qui serait distribué aux salariés.
Sur BFM Business ce mardi, Dominique Carlac’h, vice-présidente du Medef en donne les contours:
"C’est ce que nous proposons au Medef. C’est un peu le principe de la prime Macron défiscalisée, désocialisée. Il serait distribué aux salariés qui ont besoin d’utiliser leur voiture pour aller au travail et serait défiscalisé, désocialisé. Donc on donne du net pour pouvoir passer à la pompe et ne pas avoir un impact trop important sur son salaire".
Pour quel montant et sur quelle durée? "On a parlé à un moment donné de 200 euros. Tout reste à discuter, on est dans cette logique de dialogue sociale pragmatique", ajoute la responsble, qui évoque une "mesure conjoncturelle", le temps que l'inflation se tasse.
Du côté de Bercy, on ne ferme pas la porte à ce dispositif. "Nous ne sommes pas fermés aux idées supplémentaires, nous allons instruire cette proposition", explique-t-on du côté du ministère de l'Economie.
200 à 300 euros par an
En réalité, l'idée de ce dispositif n'est pas nouvelle au Medef. En janvier dernier, son président Geoffroy Roux de Bézieux plaidait déjà pour un chèque de 300 euros par an distribué par les entreprises (sur la base du volontariat) aux salariés en remplacement de "l'aide aux transports versées par les entreprises aux intercommunalités" (le remboursement de la moitié du pass Navigo en Ile-de-France par exemple).
"Ce que nous demandons, c'est un système défiscalisé sur une base volontaire […], avec un chèque carburant ou une prime pour les employés de la part des entreprises", expliquait-il en mars dernier sur RMC/BFMTV.
"Il y a des gens pour qui ça coûte cher d'aller travailler aujourd'hui" notamment ceux "qui conduisent 40 ou 50 kilomètres par jour pour se rendre à leur travail".
Chose assez rare pour être notée, le premier syndicat de France, la CFDT est en ligne avec cette proposition patronale. "C’est indispensable pour tout un tas de citoyens" estimait en octobre dernier Laurent Berger, secrétaire général de la centrale.
Les entreprises doivent "jouer le jeu" à travers les négociations salariales. "Dans une entreprise où les salariés se déplacent beaucoup, parce qu’ils ne sont pas forcément tout près" de leur lieu de travail, "ce serait très bien qu’il y ait une réflexion" sur cette question, a-t-il ajouté.