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Leclerc vent debout contre les industriels qui réclament une hausse des prix alimentaires

Invité sur BFMTV/RMC, Michel-Édouard Leclerc, patron du groupe de grande distribution, se montre totalement hostile aux demandes des industriels qui évoquent pourtant des coûts de fabrication plus élevés.

Fidèle à sa politique de bas prix, Michel-Édouard Leclerc n'a visiblement pas digéré la demande de hausse des prix alimentaire par les industriels. La semaine derrière, l'interprofession (Ania) de l'agro-alimentaire a réclamé une hausse de 9% des tarifs pour amortir le choc de la flambée des matières premières.

Une idée qui révulse le patron de la grande distribution. "Il y a de bonnes raisons de faire augmenter les tarifs des agriculteurs, mais il y a que de mauvaises raisons à faire tout augmenter sous prétexte d'aider l'agriculture" tranche Michel-Édouard Leclerc sur BFMTV/RMC ce lundi.

"Le produit brut (…) a besoin d'être revalorisé" poursuit le patron, évoquant le lait, de fruits ou de légumes. "On est d'accord de payer plus cher en amont cela". Mais "il y a un groupe d'industriels aujourd'hui qui fait de l'agroalimentaire et pour lesquels la part de marché agricole français est mineure: le Ricard, l'Evian, le jus d'orange Joker… En quoi cela va aider l'éleveur breton ou de Vendée que d'augmenter de 9% comme ils le demandent?"

"Antisocial, antipolitique"

Et de marteler: "autant on est tous d'accord pour rémunérer mieux l'agriculteurs (…) mais par contre, aller rémunérer les actionnaires de Danone qui viennent de virer justement le directeur parce qu'il ne faisait pas assez de marges, parce qu'il ne faisait pas suffisamment monter le cours de Bourse, cela ne va pas aider l'agriculture."

Visiblement, Leclerc n'a pas de mots assez durs contre les industriels. "Lorsqu'ils demandent unanimement [cette hausse], alors qu'ils viennent d'être condamnés par cartel pour le lait, de la charcuterie… c'est complétement antisocial, antipolitique et je demande au gouvernement de ne pas suivre cela."

"Les grandes multinationales qui s'appellent Procter, Unilever, Nestlé et même Danone (…) one ne va quand même pas empêcher les consommateurs de bénéficier de bons prix! Surtout que les multinationales ne s'approvisionnent pas forcément en France." La guerre est des prix ne faiblit pas…

Thomas Leroy Journaliste BFM Business