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Le groupe de spiritueux Marie Brizard visé par une enquête de l'autorité de la concurrence

Le groupe détient entre autres la marque de liqueurs du même nom, le whisky William Peel et la vodka Sobieski.

Le groupe détient entre autres la marque de liqueurs du même nom, le whisky William Peel et la vodka Sobieski. - Jarmoluk - CC

Le groupe, connu pour ses liqueurs Marie Brizard, son whisky William Peel et sa vodka Sobieski, est sous le coup d'une enquête pour pratiques anticoncurrentielles. Il a annoncé avoir fourni toutes les informations à sa disposition.

Alors que le groupe de spiritueux Marie Brizard connaît de très graves difficultés financières depuis deux ans, il est visé par une enquête menée par l'Autorité de la concurrence concernant des pratiques anticoncurrentielles.

"Dans ce contexte, Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) a fourni toutes les informations à sa disposition et se tient à la disposition des services d'instruction de l'Autorité de la concurrence pour apporter toutes les informations additionnelles qui lui seraient demandées", a indiqué le groupe dans un communiqué. Marie Brizard, qui détient entre autres la marque de liqueurs du même nom, le whisky William Peel et la vodka Sobieski, n'a pas fait d'autres commentaires.

Mercredi, l'Autorité de la concurrence avait simplement indiqué avoir mené mardi des perquisitions dans des entreprises du secteur des vins et spiritueux, sans révéler l'identité des entreprises concernées. Ces opérations de "visites et saisies inopinées" ont été menées "auprès d'entreprises suspectées d'avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des vins et spiritueux", avait indiqué l'autorité.

Une recapitalisation validée en début d'année

Cette enquête vient obscurcir l'horizon du groupe Marie Brizard, qui prévoit une perte nette comprise entre 60 et 65 millions d'euros pour 2018, après avoir déjà essuyé une perte de 67,3 millions en 2017, selon une estimation diffusée fin janvier. Les actionnaires du groupe ont validé début 2019 une recapitalisation par le premier d'entre eux, la Cofepp, qui détient un autre gros acteur du secteur, la Martiniquaise. A l'issue de cette augmentation de capital, il doit posséder près de la moitié de MBWS.

L'Autorité de la concurrence avait d'ailleurs donné fin février son feu vert "sous conditions" à cette prise de contrôle, écartant "tout risque d'atteinte à la concurrence sur la quasi-totalité des marchés des boissons concernés par l'opération où les deux groupes sont simultanément actifs".

Cofepp, qui détenait 29,47% du capital de Marie Brizard, s'est engagé à renforcer le capital du groupe et à lui prêter, en attendant, 25 millions d'euros. Au terme de cette opération, il détiendra environ 47% du capital. Les actionnaires du groupe ont voté massivement, fin janvier en assemblée générale, en faveur de ce plan de sauvetage.

MBWS, qui doit annoncer ses résultats annuels 2018 et le chiffre d'affaires du premier trimestre 2019 le 30 avril, entend redresser ses comptes d'ici à 2022, en pariant notamment sur une montée en gamme de ses produits.

Coralie Cathelinais avec AFP