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"La France a deux mois de stock de pâtes", selon un fabricant français

Le prix des pâtes risque de flamber

Le prix des pâtes risque de flamber - MYCHELE DANIAU / AFP

Selon le patron de Panzani qui fait face à une demande qui explose depuis quelques jours, le pays dispose de deux mois de stock de pâtes entre les magasins et ses usines.

Riz, pâtes, huile... Les ventes des produits de consommation s'envolent depuis quelques jours alors que la crise du coronavirus prend de l'ampleur en France. Les photos de rayons de supermarchés dévalisés se multiplient sur les réseaux sociaux.

Une frénésie qui fait craindre des pénuries au niveau national.

"La semaine dernière, nous avons observé une croissance de 50 à 100% de nos commandes selon les enseignes, assure ainsi Xavier Riescher, le président du Groupe Panzani à LSA. Et même de 25% sur le frais, ce qui est assez irrationnel puisque par définition le frais ne se stocke pas."

Et depuis vendredi dernier la France est passée au stade 2 de l'épidémie, accentuant encore les craintes des consommateurs. Les ventes ont encore accélérés le week-end dernier avec une hausse de 100% sur les pâtes ainsi que sur les conserves de poisson au niveau national selon Nielsen. Et des hausse de 70% sur les céréales et de plus de 50% sur le riz, la purée et les huiles.

Deux mois de stock sans production

Faut-il pour autant craindre une pénurie dans les jours qui viennent? Pas pour les pâtes en tout cas, tient à rassurer le patron d'un fabricant français cité par LSA.

"Entre nos stocks et ceux des distributeurs, nous pouvons affirmer sans trop d’erreurs que nous pouvons tenir deux mois sans production", estime-t-il. Sachant que les usines ne sont par ailleurs pas à l'arrêt.

Des stocks suffisants dans les magasins mais moins de choix. Les marques vont dans les prochains jours favoriser les produits basiques comme les coquillettes et les spaghettis au détriment des produits de niche. Les promotions ainsi que les lots de plusieurs paquets vont aussi se tarir en rayon dans les prochains jours afin de fluidifier la chaîne d'approvisionnement.

Des fabricants confiants qui espèrent cependant qu'il n'y aura pas de spéculation sur les prix. "La grande distribution joue clairement le jeu mais il ne faudrait pas qu’il y ait spéculation ou rétention sur le blé", assure à LSA un fabricant. 

Concernant les produits d'hygiène comme le gel hydroalcoolique (dont les ventes ont bondi de 91% depuis le début de l'année), l'Etat assure qu'il vérifiera via la DGCCRF qu'il n'y ait pas d'abus. "Nous n'accepterons pas la moindre spéculation sur l'épidémie de coronavirus", a assuré Bruno Le Maire ce matin à l'issue d'une rencontre avec des représentants des entreprises.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco