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L'hôte avait trafiqué les photos avec une IA: Airbnb s'excuse auprès d'une cliente accusée d'avoir causé 13.000 euros de dégâts

Le logo d'Airbnb (photo d'illustration).

Le logo d'Airbnb (photo d'illustration). - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

Les compagnies d'assurances observent de plus en plus de fausses déclarations de dommages via des photos manipulées avec des logiciels d'intelligence artificielle, selon le Guardian.

Table basse fissurée, matelas souillé d'urine, aspirateur et canapé endommagés... Une jeune londonienne avait été sommée par Airbnb de rembourser 5.314 livres sterling (6.097 euros) au propriétaire de l'appartement qu'elle avait loué à New York après la constatation de nombreuses dégradations.

Problème, ces dégâts évalués à 12.000 livres (13.770 euros) étaient imaginaires. L'hôte, pourtant très bien noté sur la plateforme, avait fourni à Airbnb des photos trafiquées grâce à un logiciel d'intelligence artificielle. Et la start-up américaine n'y a vu que du feu, dans un premier temps.

"Airbnb a non seulement omis d'identifier cette manipulation évidente, mais a complètement ignoré mes explications et les preuves évidentes que les photos étaient fabriquées", explique la jeune femme au Guardian.

"Étant donné la facilité avec laquelle de telles images peuvent désormais être générées par l'IA et apparemment acceptées par Airbnb malgré les enquêtes, il ne devrait pas être si facile pour un hôte de s'en tirer en falsifiant des preuves de cette manière", poursuit-elle dans le quotidien britannique.

Des fraudes croissantes

Après plusieurs réclamations, cette étudiante a fini par être remboursée de l'intégralité du montant de sa réservation et Airbnb lui a présenté des excuses.

Le Guardian précise que le propriétaire de l'appartement a "reçu un avertissement pour violation des conditions d'utilisation et qu'il serait radié en cas de signalement similaire".

Les risques de manipulation augmentent avec la diffusion de l'intelligence artificielle. Le Guardian note que certaines compagnies d'assurances observent de plus en plus de fausses déclarations de dommages, concernant notamment des véhicules.

"Les entreprises ont décidé que les images ne pouvaient plus être prises au pied de la lettre", indique au média britannique le directeur de la criminalité économique d'un cabinet de conseil.
P.L