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Inflation "suspecte": des députés appellent à aller "plus loin dans les obligations de transparence"

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Les travaux de deux députés, chargés d'enquêter sur la question des hausses "suspectes" des prix, n'ont pas permis de conclure "à des comportements abusifs systémiques". Mais ils dénoncent l'opacité du système.

Des députés chargés de se pencher sur l'inflation ont indiqué mercredi ne pas être en mesure à ce stade de dire si des pratiques suspectes contribuent à la hausse des prix actuelle, tout en appelant à une vigilance renforcée.

Aurélie Trouvé (LFI) et Xavier Albertini (Horizons), rapporteurs d'un groupe de travail mis en place par la commission des Affaires économiques, ont souhaité poursuivre leurs investigations à la rentrée, soulignant que le pic inflationniste était encore à venir.

Sur la question sensible d'éventuels "spéculateurs", s'agissant en particulier des prix agricoles et des produits alimentaires, "nos travaux n'ont pas permis à mon sens de conclure à des comportements abusifs systémiques de la part des industriels ou des distributeurs", a affirmé M. Albertini devant la commission.

Toutefois, "la situation actuelle paraît justifier un contrôle plus poussé, de la part du gouvernement, des comportements des uns et des autres", a-t-il souligné.

Mme Trouvé a déclaré que "pour l'instant, les données ne nous permettent pas de répondre de manière ferme" sur la question de la spéculation.

Obligations de transparence

Tout en soulignant que le groupe de travail avait déjà auditionné pas moins de 38 personnalités, elle a indiqué qu'une enquête approfondie sur ce sujet demandait plus de temps et a déploré la difficulté à obtenir des données chiffrées. "Il faut que l'on aille beaucoup plus loin dans les obligations de transparence" imposées aux acteurs économiques, a-t-elle souhaité.

Fin juin, le président du comité stratégique des magasins E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, avait fait sensation en parlant de hausses "suspectes" demandées par les industriels dans le cadre de renégociations sur les prix des denrées destinées aux grandes surfaces.

Un rapport sénatorial publié le 19 juillet avait toutefois conclu qu'à l'exception de quelques "cas particuliers" il n'était pas observé de "phénomène généralisé de hausses abusives".

Les deux députés pour leur part font le diagnostic d'une inflation (5,8% sur un an en juin) pesant en premier lieu sur les ménages les plus modestes, et soutiennent un "chèque alimentaire" privilégiant des produits de qualité.

Il faut éviter que "les reports de consommation (dus à la hausse des prix) ne se fassent sur des produits importés de mauvaise qualité", a souligné M. Albertini.

Mme Trouvé a souhaité que le chèque alimentaire soit "ciblé sur les circuits courts et le bio", en s'inquiétant de voir "l'inflation mettre le bio en difficulté" en raison de son prix plus élevé.

T.L avec AFP