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"Il n'y a pas d'arnaque": Jean-Philippe André dénonce l'hypocrisie des distributeurs sur la "shrinkflation"

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S'il plaide pour une meilleure information des consommateurs, le président de l'Association nationale des industries alimentaires insiste sur le fait que les distributeurs ont accepté les produits en question dans leurs rayons.

Jean-Philippe André tente de calmer les esprits. Depuis quelques jours, les industriels sont la cible de critiques virulentes de la part des distributeurs, d'associations de consommateurs ou encore de responsables politiques qui leur reprochent de pratiquer la "shrinkflation", c'est-à-dire réduire le grammage de certains produits sans en diminuer le prix, voire même en l'augmentant.

Invité de la matinale de RTL ce jeudi, le président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) évoque "la nécessité pour une marque de maîtriser des seuils psychologiques".

"Au-delà de certains prix, la rotation va baisser. Vous avez un sachet de 300 grammes, si vous le mettez à 280 grammes, vous le vendez mieux et le distributeur le sait aussi. Ce qui doit être amélioré sans doute, c'est l'information du consommateur", explique le patron de l'ANIA.

"Il n'y a pas d'arnaques sur ces produits", ajoute Jean-Philippe André.

Si des progrès peuvent être réalisés quant à l'information des clients, le représentant des industriels alimentaires a également rappelé que "les distributeurs qui ont ces produits" dans leurs rayons "les ont acceptés comme tels". "La liste de produits publiée il y a 2-3 jours concerne 41 produits alimentaires alors qu'il y a 20.000 références alimentaires dans un supermarché en moyenne", a-t-il relativisé.

"Il ne faut pas donner l'impression qu'il y a d'un côté des voleurs et de l'autre des chevaliers blancs", souligne-t-il.

Anticiper les négociations commerciales de trois mois est "matériellement impossible"

Par ailleurs, Jean-Philippe André explique que les prix affichés ne dépendent pas uniquement des négociations commerciales réalisés en France car un certain nombre de marques sont dans l'obligation de négocier à l'étranger en amont. A ce sujet, il souscrit à la volonté affichée par Bruno Le Maire d'accélérer la baisse effective des prix dans les rayons des supermarchés. "Notre première exigence est de dire qu'on a baissé les prix pour 1.800 produits, vérifions que ce soit fait", a-t-il martelé.

"Je crois qu'il y aura un vrai avantage, c'est que ça ferait taire la musique qui court selon laquelle les uns veulent négocier, les autres veulent pas. On se met tous autour de la table et on renégocie tout", demande Jean-Philippe André.

Cependant, il se montre sceptique sur une anticipation des négociations commerciales à hauteur de trois mois alors que les distributeurs et le ministère de l'Economie ont formulé cet objectif à la sortie des des discussions à Bercy la semaine dernière: "Si on peut accélérer d'un mois et négocier au 31 janvier, c'est bien. Trois mois, c'est matériellement impossible."

Timothée Talbi