H&M va vendre des vêtements de seconde main… de toutes les marques

H&M lance se lance à son tour dans la seconde main en France et en Belgique. L'enseigne suédoise n'est pas la première à se lancer sur créneau, loin de là, devancée par exemple par Zara qui a lancé une plateforme en ligne il y a un an. Mais H&M se démarque en dédiant à la seconde un main un espace physique implanté dans deux magasins à Paris et un à Anvers.
On y trouvera une offre de vêtements vintage mais aussi plus premium car les prix iront de 2,99 euros à 299 euros. Ce concept, intitulé "H&M Pre-Loved" a été testé pendant un an à Barcelone et, fort de son succès, il se développe à l'international, en magasin donc mais aussi en ligne.
Mais là où H&M innove c'est en proposant non seulement ses propres vêtements de seconde main mais aussi ceux d'autres marques. Pour cela, H&M s’est associé à un partenaire, Sellpy, qui gère la récupération des vêtements. Ils vous envoient un sac dans lequel vous mettez vos articles et c’est eux qui s’occupent de prendre des photos, de la mise en ligne (ou en rayon) et qui fixe le prix. Pour ce qui est des rayons, c’est ensuite une équipe dédiée de H&M qui prend le relais.
Il était déjà possible, depuis 2013, de ramener ses vêtements usagés chez H&M. Mais ces vêtements sont ensuite pris en charge pour être revendus dans d’autres boucles, ou bien donnés à des associations. C’est un don de vêtements, vous ne gagnez pas d’argent mais juste un bon d’achat de 15%. Cette solution va continuer d'exister en parallèle de la seconde main.
Un marché à 11 milliards d'euros en 2030
En France, le marché de la seconde main pèse toujours plus: 5,3 milliards d’euros générés l’année dernière et on parle de 11 milliards d’ici à 2030. Concrètement, près de trois français sur quatre ont déjà acheté un article de seconde main. Les grands acteurs, Vinted, Leboncoin, Decathlon ou les start-up généralistes comme Everide ou Campsider s'en sortent très bien.
Mais les plus petites structures, souvent très spécialisées ont du mal: Barooders, fondée en 2020 et spécialisée dans les articles de sport, vient d’être placé en liquidation judiciaire; Beebs, dédié aux produits pour enfants, ou encore Whetenew, qui évoluait dans le secteur de la basket de seconde main, sont en difficulté.
Pour les gros acteurs du prêt-à-porter, la seconde main est un moyen de se donner une image positive, sur la circularité de leur business. Mais c’est aussi un vrai relai de croissance. Maison 123 (le nouveau nom d’1,2,3), marque d’Etam, a lancé son site Seconde Vie en février avec son partenaire Faume. En deux mois et demi, cette offre a représenté 4% du chiffre d’affaires total généré en ligne. Les voyants sont donc aux verts.
Pour H&M, ce qui est très intéressant c’est le fait de proposer des vêtements d’autres marques car ce n’est pas la seconde main sur leurs propres articles qui va booster les marges. Mais cela va permettre de susciter des achats additionnels, d’attirer une nouvelle clientèle gagner suffisamment d’argent sur chaque article