Faut-il supprimer les pièces de 1 et 2 centimes?

Il n’y a pas de petites économies. Aux États-Unis, Donald Trump fait la chasse aux coûts jusqu’à évoquer l’idée de tout bonnement supprimer le penny, la pièce de 1 centime qui coûte plus cher à produire que sa valeur faciale. De quoi relancer l’idée en Europe avec nos pièces de 1 et 2 centimes.
D'autant que certains pays ont déjà franchi le pas. L’Irlande, les Pays-Bas, la Belgique ou encore l’Italie ont déjà supprimé de la circulation leurs pièces de 1 et 2 centimes. La Finlande, qui les a fabriquées comme tous ses voisins, ne les a même jamais mises en circulation au lancement de l’euro en 2002.

Coût de fabrication élevé
La principale raison invoquée par ces pays: le coût. Car cela revient cher à frapper. Et c’est tout le problème. Fabriquer une pièce de 1 centime d'euro coûte 1,65 centime, soit plus cher que la valeur faciale de la pièce. En cause, le coût des matières premières. Car pour faire ces petites pièces rouges, il faut de l'acier et du cuivre, un métal dont la valeur s’est envolée ces dernières années.

À cela il faut ajouter les dispositifs de sécurité qui permettent d'éviter les contrefaçons et qui sont obligatoires, même sur ces pièces de faible valeur.
Des conséquences négatives à prévoir
En 2018, un rapport du Comité action publique 2022 préconisait donc de réduire progressivement leur circulation en France, avant de pouvoir les faire disparaître totalement. Mais c'est sans compter les effets que cela pourrait entraîner. L'État redoute par exemple que leur suppression provoque un phénomène d'inflation.
C'est ce qui s'est passé en Belgique en 2019 lors du retrait total de la circulation des petites pièces rouges dans le pays. Les commerçants ont alors dû arrondir leurs prix, soit en dessous, soit au-dessus... Et le plus souvent au-dessus. De quoi grignoter un peu le pouvoir d'achat des consommateurs. Voilà pourquoi jusqu'à maintenant l’Union européenne n’incite pas à appliquer cette règle partout.

Autre élément dissuasif: l'État souhaite éviter de pénaliser l’économie sociale et solidaire, la campagne des pièces jaunes, les arrondis ou les micro-dons qui permettent de financer des œuvres et qui vivent en grande partie grâce à la petite monnaie.