En pleine hécatombe du prêt-à-porter, le groupe de Zara voit son bénéfice bondir de 54%

Un magasin Zara à Washington DC (Etats-Unis) en juillet 2019 (photo d'illustration). - ALASTAIR PIKE / AFP
Le géant espagnol du vêtement Inditex, propriétaire de la marque Zara, a vu son bénéfice net bondir de 54% au premier trimestre grâce au dynamisme de ses ventes, qui a compensé l'impact de l'inflation sur ses coûts de production.
Sur cette période, qui s'est achevée le 30 avril en raison d'un exercice décalé, le leader mondial du prêt-à-porter a dégagé 1,17 milliard d'euros de profits, contre 760 millions d'euros au premier trimestre 2022, selon les chiffres publiés mercredi par l'entreprise.
Ce résultat, le meilleur jamais enregistré par Inditex pour un premier trimestre, est nettement supérieur aux attentes des analystes interrogés par Factset, qui tablaient en moyenne sur 975 millions d'euros de bénéfice.
Le groupe explique ce chiffre par le dynamisme de ses ventes, qui ont atteint 7,61 milliards d'euros, soit 13% de plus que voilà un an (6,74 milliards d'euros), avec une "évolution très positive tant en boutique que sur internet".
Son résultat opérationnel (Ebitda) a pour sa part atteint 2,19 milliards, soit 14% de plus que sur la même période de 2022, malgré un environnement mondial compliqué, précise le groupe dans un communiqué publié mercredi.
514 magasins perdus en Russie
Inditex, propriétaire de sept marques, dont Zara, Bershka et Massimo Dutti, a en effet vu ses coûts de production grimper fortement ces derniers mois en raison de la persistance d'une forte inflation au niveau mondial.
Le groupe aux 165.000 salariés a également souffert de la guerre en Ukraine, qui l'a conduit à se séparer de ses 514 magasins en Russie, jusqu'alors son deuxième marché mondial après l'Espagne.
En vertu d'un accord annoncé fin octobre, ces magasins ont été vendus au groupe emirati Daher, propriétaire du Dubaï Mall, l'un des plus grands centres commerciaux des Émirats arabes unis.
Au vu des bons résultats du premier trimestre, le groupe textile - piloté depuis plus d'un an par Marta Ortega, fille du multimilliardaire et fondateur d'Inditex Amancio Ortega - se dit optimiste pour l'année en cours.
Inditex, qui vient d'ouvrir sa première boutique au Cambodge, portant à 5.800 le nombre de ses magasins dans le monde, fait ainsi état d'un bon début de deuxième trimestre, avec des ventes en hausse de 16% entre le 1er mai et le 4 juin.
Au vu de ce chiffre, "nous continuons d'anticiper une forte dynamique des ventes dans nos magasins" en 2023, souligne le groupe textile dans son communiqué.
Des performances qui contrastent avec celles des enseignes françaises. Le secteur du prêt-à-porter souffre des répercussions de la crise sanitaire, de l'inflation et des mutations de l'industrie. Les liquidations et redressements judiciaires se sont multipliés. Ces derniers mois des marques comme Camaïeu, Go Sport, San Marina, André, Kookaï ou Pimkie ont disparu. De leur côté, les enseignes Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam Tam seraient sur le point de fermer une bonne partie de leurs magasins.
