Devant la bronca elle saisit la justice: la famille Mulliez qui avait cédé Pimkie en 2023 estime que le partenariat avec Shein ne correspond plus à l’accord de vente

L'enseigne de prêt-à-porter féminin Pimkie emploie 1.500 salariés et compte 232 magasins en propre - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP
La famille Mulliez, qui a cédé Pimkie en 2023 moyennant la préservation de "l'activité et l'emploi d'une enseigne autonomisée et responsabilisée", a estimé que le partenariat avec Shein dévoyait cet accord et a annoncé saisir la justice, dans un communiqué transmis à l'AFP.
L'association familiale Mulliez (AFM), qui contrôle de nombreuses enseignes comme Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger et Auchan, a dénoncé "un usage des fonds mis à disposition lors de la cession manifestement contraire à leur finalité", à savoir près de 140 millions d'euros.
Suramac, la société contrôlée par la famille Mulliez (AFMulliez) et qui a procédé à la cession de Pimkie, a déclaré qu'elle "saisira la justice de ces faits".
Fondée en 1971, Pimkie, qui compte aujourd'hui près de 200 points de vente dans l'Hexagone et emploie plus de 700 personnes, a été en grande difficulté, connaissant deux plans sociaux et une procédure de sauvegarde.
Bronca dans l'habillement
Sollicitée par l'AFP, l'entreprise n'avait pas réagi dans l'immédiat.
La plateforme asiatique Shein avait révélé mardi que l'enseigne française de prêt-à-porter féminin Pimkie allait bénéficier de son écosystème puissant pour se développer, notamment à l'international.
Intégrée à un programme nommé "Shein Xcelerator", ses produits seront présents sur la plateforme Shein et donc accessibles dans 160 pays, et Pimkie bénéficiera d'un appui logistique (production à la demande et de traitement des commandes en ligne).
Une annonce qui a généré une bronca chez les représentants des fédérations de l'habillement, y voyant un "signal inacceptable" et une alliance empreinte de "déshonneur", s'agissant de la plateforme asiatique la plus décriée du moment.
Avec leurs homologues européennes, les fédérations du textile et de l'habillement en France ont signé mardi une lettre appelant l'UE à "des actions d'urgence" contre la mode ultra-éphémère.
Elles accusent les grandes plateformes asiatiques de l'e-commerce (Shein, Temu, AliExpress) d'inonder le marché européen de produits à prix cassés et non conformes, de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de travail indigne.
Mercredi, la Fédération française du prêt-à-porter féminin a appelé dans un communiqué "la direction de Pimkie à renoncer à ce partenariat".
